Longue barbe grossièrement taillée, costume bleu marine et visage fermé, Dan Gertler se tient droit, mains croisées aux côtés du directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, Guylain Nyembo, et de la ministre de la Justice, Rose Mutombo. Cette dernière tient dans ses mains une pochette marron estampillée cabinet du président de la République.
L’image avait de quoi surprendre : les apparitions publiques de l’homme d’affaires israélien sont extrêmement rares. Surtout que depuis le mois de décembre 2017, le magnat des mines se débat avec des sanctions imposées par le Trésor américain, qui l’accuse de corruption. De Washington à Kinshasa, Gertler tente depuis d’obtenir l’annulation de ces mesures.
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Apercevait-il alors la fin du tunnel ? Ce 24 février, le milliardaire, patron du groupe Ventora, vient de conclure un protocole d’accord avec le gouvernement congolais (voir ci-dessous). Négocié par un petit groupe de conseillers de la présidence, ce mystérieux deal a été élaboré dans le plus grand secret. De son contenu, caché dans la petite pochette en cuir que tient ce jour-là la ministre de la Justice, seules les grandes lignes sont dévoilées mais l’accord – présenté comme « historique » côté congolais – n’est pas formellement publié.