Son comité d’organisation a été dissous fin juin, mais les Jeux olympiques (JO) de Tokyo reviennent dans l’actualité à travers de nouveaux soupçons de corruption, qui ont amené le quotidien Mainichi à publier, vendredi 29 juillet, un éditorial appelant à « faire toute la lumière » sur un scandale « nuisant aux valeurs de l’olympisme ».
Le même jour, le parquet de Tokyo poursuivait ses perquisitions au siège du géant de l’habillement Aoki Holdings, après une intervention au domicile du patron de l’entreprise, Hironori Aoki, au siège du comité d’organisation des JO et dans les locaux de l’agence de publicité Dentsu.
L’enquête cible aussi Haruyuki Takahashi, ex-cadre dirigeant de Dentsu et ancien membre du comité exécutif du comité d’organisation des JO, dont la société de conseil aurait touché de 2017 à 2021, 45 millions de yens (331 000 euros) d’Aoki. Les versements seraient liés à la volonté de l’entreprise d’expédier les procédures pour devenir sponsor des Jeux et obtenir de la division marketing du comité d’organisation le droit de vendre des produits estampillés des logos olympiques.
La procédure aurait été jugée trop lente par Hironori Aoki, qui aurait alors sollicité M. Takahashi, qu’il connaît depuis longtemps. Aoki est devenu sponsor des JO en 2018 et a pu écouler 30 000 costumes ornés des logos olympiques, tout en obtenant le marché des uniformes des arbitres et juges des compétitions de l’été 2021. M. Takahashi a nié toute malversation, expliquant que les montants versés étaient destinés à des « honoraires de conseil sans rapport avec les Jeux olympiques ».
« Parrain » du secteur sportif au Japon
L’homme d’affaires de 78 ans se retrouve mêlé à une nouvelle affaire douteuse, ce qui ne semble pas perturber celui qui était qualifié de « parrain » du secteur sportif au Japon en 2016 par le mensuel Sentaku.
Entré chez Dentsu après avoir été diplômé de la prestigieuse université Keio, à Tokyo, il a supervisé la création, en 1982, d’ISL, une agence fondée par la compagnie japonaise avec l’équipementier allemand Adidas. ISL détient alors le monopole de la diffusion de la Coupe du monde de football. En plus de son implication dans le football, M. Takahashi aurait noué, à partir de 1984, de solides contacts avec le Comité international olympique. C’est grâce à lui que Dentsu a pu représenter la Fédération internationale d’athlétisme, l’IAAF.
L’homme a su se créer un puissant réseau international, se rapprochant de personnalités comme Sepp Blatter, l’ancien dirigeant de la Fédération internationale de football. Il avait l’habitude de recevoir ses hôtes au Sorasio, un restaurant de luxe dont il était propriétaire, aménagé au 46e étage de la tour signée Jean Nouvel que possédait, jusqu’en 2021, Dentsu, à Tokyo.
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