Comme prévu par l’accord sur les céréales, le centre de coordination conjointe (CCC) chargé du contrôle des exportations de blé ukrainien via la mer Noire a été inauguré mercredi 27 juillet, à Istanbul. Installé au cœur d’une académie militaire, dans le quartier de Maslak, sur la rive européenne de la métropole turque, le centre sera chargé d’inspecter les navires qui assureront la sortie des céréales, de l’huile de tournesol et des engrais ukrainiens vers les marchés mondiaux.
Grâce à la médiation de la Turquie et de l’ONU, Kiev et Moscou se sont mis d’accord, le 22 juillet, à Istanbul, pour faciliter l’exportation d’environ 25 millions de tonnes de céréales bloquées dans les ports ukrainiens de la mer Noire depuis le début de l’invasion russe, le 24 février. Une vingtaine de représentants civils et militaires de la Russie, de l’Ukraine, de la Turquie et de l’ONU – cinq chacun – géreront l’immatriculation des navires, assureront le suivi des trajets et inspecteront les cargaisons au moment du chargement dans les ports ukrainiens et du déchargement dans les ports turcs.
Précisant qu’« aucune présence militaire » n’était prévue pour escorter les convois, Hulusi Akar, le ministre turc de la défense, a fait savoir que le déminage était à la charge du centre, mais qu’il n’était pas « nécessaire à ce stade ». Selon le gouvernement de Kiev, il aura lieu uniquement dans d’étroits couloirs maritimes sécurisés.
Des centaines de navires bloqués
La Turquie, qui dispose de nombreux dragueurs de mines, s’est dite prête à mettre son savoir-faire au service de Kiev. Une aide sera apportée s’il faut déminer les ports ukrainiens, a fait savoir M. Akar. Un scénario que le gouvernement de Kiev veut éviter dans la crainte d’un débarquement russe. Selon la marine ukrainienne, les trois ports de chargement – Odessa, Tchornomorsk, Ioujne – ont recommencé à fonctionner. « La préparation et la planification des premiers départs se poursuivent », a confirmé le ministre turc de la défense. Toutefois le premier convoi, qui était censé sortir mercredi du port de Tchornomorsk, au sud d’Odessa, faisant office de test, n’a pas encore pris la mer.
La guerre a fait des ravages sur le commerce en mer Noire, près d’une centaine de navires marchands et leurs équipages étant bloqués dans les ports ukrainiens depuis le début de l’offensive russe. L’accord prévoit qu’ils puissent emprunter au plus vite les couloirs maritimes « sécurisés » mis en place par le centre de contrôle à Istanbul. Mais, visiblement, la préparation, notamment la remise en état des bateaux, la mobilisation des équipages, les formalités d’assurances prennent plus de temps que prévu. Les compagnies maritimes tardent à faire sortir le blé tandis que les assureurs tentent d’évaluer les risques, entre autres celui posé par les mines.
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