EMBOURBÉ EN UKRAINE, POUTINE TENTE UNE NOUVELLE FOIS DE RÉCONCILIER EREVAN ET BAKOU
Malgré la poursuite de l’“opération militaire spéciale” en Ukraine, Vladimir Poutine tente de se positionner en faiseur de paix sur un autre front. Le 24 et 25 mai derniers, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, ont été réunis à Moscou par le chef du Kremlin pour des négociations de paix.
DES FRÈRES ENNEMIS “AUSSI PROCHE DE LA PAIX”
En conflit depuis les années 1990 sur la question du Haut-Karabakh, les deux frères ennemis du Caucase ont fait un pas important lors de cette rencontre. En effet, la “reconnaissance réciproque de leur intégrité territoriale” a été évoquée, selon l’agence de presse officielle russe Ria Novosti. Ce progrès a été salué par Vladimir Poutine qui a affirmé que les deux pays n’avaient jamais été “aussi proches de la paix”.
LE DÉFI RELEVÉ PAR EREVAN
Le président azerbaïdjanais avait déclaré précédemment que son pays n’avait pas de prétentions territoriales à l’égard d’Erevan. Nikol Pachinian a relevé le défi en acceptant la reconnaissance réciproque de l’intégrité territoriale des deux pays. Ce dialogue est un grand pas pour la normalisation des relations entre les deux États, qui ont connu un conflit armé en 2020.
UNE SITUATION DÉLICATE POUR POUTINE
Cette tentative de pacification illustre la volonté de Vladimir Poutine de restaurer son image internationale ternie par sa position inflexible face à la guerre en Ukraine. Pourtant, cette situation n’est pas sans risque pour le président russe.
En effet, la Russie est accusée par les autorités ukrainiennes d’alimenter le conflit dans l’est du pays en fournissant des armes et des munitions aux séparatistes. De plus, le Kremlin est soupçonné d’entretenir des relations privilégiées avec l’Azerbaïdjan et l’Arménie, avec lesquels il partage des enjeux géopolitiques importants.
DES ENJEUX GÉOPOLITIQUES MAJEURS
Le Caucase du Sud est un point de tension clé entre les intérêts russes et les aspirations de l’Union européenne. Outre l’importance stratégique de la région, riche en hydrocarbures, les pays du Caucase sont de grands partenaires commerciaux pour les pays européens. Notamment l’Azerbaïdjan, qui est un des principaux exportateurs de pétrole et de gaz vers l’Union Européenne.
Par conséquent, tout accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan serait bénéfique pour la stabilisation de la région et la coopération économique internationale. Toutefois, cet équilibre est fragile et la résolution du conflit du Haut-Karabakh nécessitera une grande prudence diplomatique.
UNE LUEUR D’ESPOIR POUR L’AVENIR
Malgré la situation complexe dans laquelle se trouve Poutine, l’initiative de Moscou est une lueur d’espoir pour l’avenir. Si le conflit du Haut-Karabakh se résolvait définitivement, cela permettrait à la Russie de retrouver une place prépondérante en tant que médiateur politique dans la région.
De plus, ces négociations de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pourraient inciter d’autres pays en conflit à entamer une démarche pacificatrice. En effet, la communauté internationale est de plus en plus préoccupée par les guerres et les instabilités géopolitiques, ce qui encourage les dirigeants à prendre des initiatives de paix.
En somme, si Poutine parvient à réconcilier les frères ennemis du Caucase, il tendra la main à la paix et sera salué par la communauté internationale. Néanmoins, la mise en œuvre d’un tel accord sera complexe et délicate, nécessitant une action diplomatique juste et efficace.
Références :
– https://www.courrierinternational.com/article/guerre-poutine-lance-son-operation-militaire-en-ukraine
– https://www.courrierinternational.com/article/elections-le-premier-ministre-armenien-pachinian-se-fait-adouber-par-poutine
– https://www.courrierinternational.com/article/azerbaidjan-le-president-nomme-son-epouse-vice-presidente
– https://www.courrierinternational.com/article/reportage-haut-karabakh-le-jour-ou-les-derniers-armeniens-ont-quitte-oukhtassar
– https://ria.ru/20230526/peregovory-1874229455.html
