Monseigneur Jacques Gaillot, évêque connu pour ses prises de position en faveur des divorcés, des immigrés et des homosexuels, est décédé mercredi à Paris à l’âge de 87 ans. La Conférence des évêques de France (CEF) a confirmé la nouvelle. Jacques Gaillot, souvent décrit comme un « électron libre », avait été évêque d’Évreux de 1982 à 1995; c’est à cette date que le Vatican lui avait retiré sa charge en raison de ses opinions peu orthodoxes, qui ont divisé les membres de l’Église. Même s’il était souvent critiqué par les autorités religieuses, Jacques Gaillot était très populaire, en particulier auprès des plus pauvres et des périphéries.
Né en 1935 à Saint-Dizier, Jacques Gaillot a été ordonné prêtre en 1961 et mobilisé en Algérie pendant 28 mois. Après une ascension régulière dans la hiérarchie ecclésiastique, il fut nommé évêque d’Évreux en 1982. Il est devenu célèbre pour ses positions progressistes sur des sujets tels que le mariage pour les prêtres et l’utilisation de préservatifs pour lutter contre le VIH. En janvier 1995, le Vatican lui a retiré sa charge, ce qui a suscité de fortes émotions en France et de nombreuses manifestations de soutien. Après son départ d’Évreux, il est nommé évêque « in partibus » de Partenia, un diocèse en Mauritanie sans églises ni catholiques depuis des siècles. Mgr Gaillot a fait de ce diocèse un instrument de défense des exclus (sans-papiers, sans-abri, etc.) et était co-président de l’association « Droits devant! ».
Jacques Gaillot a été reçu par le pape François en 2015, vingt ans après son départ d’Évreux. Il avait alors confié à l’AFP avoir été « déstabilisé » par l’accueil informel de François au Vatican. En 2010, Jacques Gaillot avait également été accusé d’avoir accueilli dans son diocèse un prêtre coupable d’actes pédocriminels. Il avait reconnu « une erreur » et expliqué qu’à l’époque, « l’Église fonctionnait ainsi ».