Le président américain Joe Biden s’est rendu à Ottawa les 23 et 24 mars pour la première fois depuis son élection en 2021. Cette visite intervient alors que les deux nations font face à des défis géopolitiques croissants, selon CNN. Cette visite express de 24 heures a déjà marqué la conclusion d’un accord sur l’immigration illégale. Selon une source gouvernementale citée par Le Devoir, l’accord permettrait aux agents frontaliers de renvoyer tout migrant qui a récemment traversé la frontière de manière irrégulière par des points de passage non officiels dans le pays voisin. Le gouvernement canadien, pour sa part, s’engage à accueillir 15 000 personnes de plus par la voie régulière.
Cet accord Biden-Trudeau entrera en vigueur dès le 25 mars et fera en sorte que l’Entente sur les tiers pays sûrs entre en vigueur également aux points d’entrée illégaux le long de la frontière canado-américaine. La longue frontière de 8 900 kilomètres pose des défis logistiques pour les deux pays. L’Entente sur les tiers pays sûrs signée entre les deux pays en 2002 oblige les demandeurs d’asile à présenter leur demande dans le premier pays sûr dans lequel ils arrivent. La mise en application de cette entente aux points d’entrée illégaux laisse présager la fermeture du plus connu de ces points de passage, le chemin Roxham. Cette situation inquiète Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes au Québec, qui craint une catastrophe humanitaire.
Selon La Presse, les migrants clandestins interceptés au Canada seront détenus et expulsés vers les États-Unis. On ne sait pas trop dans quelles conditions les migrants seront détenus et ce qui leur arrivera. Les migrants pourraient être interpellés jusqu’à deux semaines après avoir traversé la frontière et se cacher dans la forêt pendant quatorze jours. Cette situation sidère ceux qui œuvrent auprès des migrants. Les ONG et les associations de défense des droits humains dénoncent les conséquences désastreuses de cet accord sur les populations les plus vulnérables, qui cherchent à échapper aux conflits, aux persécutions ou à la pauvreté en traversant la frontière de manière irrégulière. Cette situation risque de compliquer encore plus la situation des migrants pris en étau entre les politiques restrictives des deux gouvernements.