Avec les retraites, c’est la réforme qui fait le plus grincer des dents : celle de l’assurance-chômage. Lundi matin, Olivier Dussopt réunissait les partenaires sociaux au ministère du Travail pour leur dévoiler les nouvelles règles. L’objectif du gouvernement : le plein emploi en 2027. Pour y parvenir, les conditions d’indemnisation des chômeurs vont encore se durcir.
Une réforme modulable selon la situation
Le gouvernement a prévu de moduler la durée d’indemnisation en fonction de la conjoncture. À partir du 1er février 2023, elle sera réduite de 25% pour les nouveaux chômeurs si l’état du marché du travail est au vert. C’est d’ailleurs la configuration actuelle avec un taux de chômage de 7,3%. Concrètement, on sort du principe un jour travaillé, un jour indemnisé. Si un chômeur a par exemple cotisé douze mois, il ne sera plus couvert que neuf mois. La durée minimale d’indemnisation actuelle de six mois sera néanmoins préservée.
En revanche, si le taux de chômage dépasse 9% ou s’il progresse de 0,8 % en un trimestre, on reviendra aux règles actuelles. Il y a également des exceptions à la règle, puisque la réforme ne s’appliquera pas en Outre-mer, ni pour les intermittents du spectacle, les pêcheurs, les dockers, les expatriés ou encore les bénéficiaires du contrat de sécurisation professionnel.
Un « contexte favorable » qui justifie cette réforme
Selon Olivier Dussopt, la situation économique justifie pleinement ce tour de vis. « Nous considérons qu’aujourd’hui, avec la baisse du taux de chômage de 9,5 à 7,3 %, avec les difficultés de recrutement que nous rencontrons, le marché du travail dans un contexte favorable qui justifie une modulation à la baisse de la durée maximum d’indemnisation. »
Le ministre du Travail espère pourvoir 100 à 150.000 emplois supplémentaires d’ici fin 2023 grâce à sa réforme. Aujourd’hui, la France compte 373.000 postes vacants, notamment dans le BTP ou l’hôtellerie et la restauration.