C’est un exercice d’ampleur auquel se préparent les armées françaises : l’opération Orion. De février à mai 2023, 7.000 militaires seront engagés dans des opérations navales en Méditerranée avec une opération amphibie. Jamais une telle mobilisation de forces n’aura eu lieu sur le territoire français, le scénario sera un conflit majeur en coalition contre un autre État. Y seront notamment déployés les nouveaux blindés Griffon de l’armée de Terre, des chars Leclerc, mais également des systèmes de défense sol-air, des avions de combat ainsi que le porte-avion Charles de Gaulle et deux porte-hélicoptères amphibies.
Un écho avec la guerre en Ukraine
Ce déploiement se tiendra sur trois mois. Il s’agira de simuler une intervention dans un pays déstabilisé par des milices orchestrées depuis un voisin doté de la puissance nucléaire. L’exercice est un écho direct à la guerre en Ukraine. Prévu depuis 2020, donc avant l’invasion de février dernier, mais sa mise en place a été accélérée au vu du contexte, indique-t-on au sein des armées.
Pendant 15 jours, de la mi-avril à début mai, 10 à 12.000 militaires s’entraîneront dans un affrontement aéroterrestre dans les plaines du nord-est de la France. Cet exercice baptisé Orion concernera toutes les composantes des armées, terre, mer, air, spatial, cyber et lutte informationnelle en coalition, c’est-à-dire avec les alliés européens et américains.
Enfin, il impliquera la société civile, notamment les ministères de l’Intérieur, de la santé ou des transports, pour évaluer leur capacité à soutenir les armées si elles devaient s’engager dans un conflit majeur. Des partenaires européens (Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Italie, Espagne) y seront associés, ainsi que les États-Unis, qui va jouer une division de manière numérisée.
Entre les deux grandes séquences, une phase civilo-militaire sera organisée sous l’égide du Secrétariat général de la défense et la sécurité nationale (SGDSN), qui sera centrée sur les différents moyens de soutien civil aux armées en cas d’engagement majeur (santé, transport…), les réserves et la lutte informationnelle.
« Après la chute du mur de Berlin, on a laissé s’étioler les mécanismes qui existaient pendant la Guerre froide dans l’hypothèse d’une mobilisation », fait valoir le général Metayer, commandant de la division emploi des forces à l’état-major des armées.