Le président français Emmanuel Macron a demandé le 8 novembre à son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi la libération d’Alaa Abdel Fattah, icône de la révolution de 2011. « J’ai soulevé plusieurs cas individuels de personnalités plus fragiles […] plus sensibles », dont celui d’Alaa Abdel Fattah, qui a cessé de s’alimenter et de boire, a indiqué le chef de l’État lors d’une conférence de presse en marge de la conférence mondiale sur le climat (COP27) à Charm el-Cheikh.
Le sort d’Alaa Abdel Fattah, militant pro-démocratie égypto-britannique, âgé de 40 ans, et en grève de la faim depuis sept mois pour protester contre ses conditions de détention, suscite une inquiétude grandissante. Figure de la révolution de 2011, incarcéré plusieurs fois depuis 2006, il n’avale plus aucune calorie depuis le 1er novembre et a cessé de boire le 7 novembre.
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« Le président Sissi d’abord s’est engagé à ce qu’évidemment sa santé soit préservée », a relevé Emmanuel Macron, ajoutant : « Je le dis là avec beaucoup de prudence, mais j’espère que les prochaines semaines et les prochains mois permettront d’avoir des résultats. » Le président français a demandé « la libération » du détenu, a précisé l’Élysée. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak, interpellé par la famille du militant, a aussi promis d’évoquer son cas auprès du président égyptien.
Un autre militant précédemment libéré
Le président français a expliqué avoir soulevé auprès de son homologue le fait qu’Alaa Abdel Fattah « avait mené des combats […] depuis plusieurs années dans le pays, avec beaucoup de courage, y compris des combats que le président Sissi lui-même avait pu partager ». Il a aussi réitéré sa volonté de ne pas s’étendre « à l’extérieur » sur ses échanges avec le président Sissi, jugeant que c’était « beaucoup plus efficace » pour aboutir à des résultats.
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« Les dernières années ont montré qu’à chaque fois que j’ai procédé ainsi, nous avons obtenu des libérations de militants, d’activistes […] suite à des demandes expresses que j’avais pu faire », a dit Emmanuel Macron, en référence notamment au militant politique égypto-palestinien Ramy Shaath.
Ce dernier, coordinateur en Égypte du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS, prônant le boycott d’Israël dans la lutte contre l’occupation des Territoires palestiniens), a été libéré en janvier 2022 après plus de deux ans de détention pour « troubles contre l’État ». Il a alors rejoint la France d’où son épouse est originaire.
(avec AFP)