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« Les Nigérians aspirent au changement, et je peux l’incarner » – Jeune Afrique

« Les Nigérians aspirent au changement, et je peux l’incarner » – Jeune Afrique


Le service d’ordre déployé est digne de celui d’un chef d’État. Sous les lambris d’un grand palace parisien, Atiku Abubakar nous reçoit, non sans un certain sens du protocole. Plus de quinze ans après avoir quitté la vice-présidence du Nigeria (1999-2007), le candidat du Parti démocratique populaire (PDP) se verrait bien occuper la plus haute fonction de son pays.

Rien de nouveau pour cet opiniâtre opposant au président sortant Muhammadu Buhari (du All Progressives Congress, APC), qui en est à sa sixième tentative. Dans cette nouvelle course à la présidence, qui s’achèvera en février 2023, Atiku portera les couleurs du PDP, délogé du pouvoir en 2015 par l’APC, et croisera cette fois le fer avec Bola Tinubu, l’ancien gouverneur de Lagos.

Fixer le cap en Afrique de l’Ouest

Ancien directeur des douanes, Atiku, dont le nom reste associé à plusieurs importantes affaires de corruption, est contesté jusqu’au sein de sa formation, déchirée par des querelles intestines. Pas de quoi entraver sa campagne, assure à Jeune Afrique celui qui estime que le bilan « catastrophique » de Buhari jouera en sa faveur.

S’il accède au pouvoir, Atiku Abubakar héritera toutefois de nombreux chantiers, sur un triple front : sécuritaire, économique et social. Il devra également fixer le cap à l’échelle régionale, à l’heure où le Cameroun voisin est aux prises avec une crise séparatiste et où une fièvre putschiste se propage en Afrique de l’Ouest.

Jeune Afrique : Vous vous présentez à la présidence pour la sixième fois. Qu’est-ce qui vous permet de penser que cette tentative sera la bonne ?

Atiku Abubakar : Les Nigérians ont essayé plusieurs formules. L’APC est arrivé au pouvoir en 2015 en promettant de réels changements. Buhari avait notamment promis d’apporter la paix, mais son bilan est un échec total sur tous les plans. Les Nigérians aspirent au changement, et je crois que je peux l’incarner.


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Une règle non-écrite veut qu’il y ait une alternance entre présidents issus du Sud et du Nord. Vous êtes originaire du Nord, comme le président sortant. Ne craignez-vous pas que ce facteur vous soit défavorable ?

Je ne le pense pas. La philosophie du président sortant et la mienne sont presque à l’opposée et c’est là-dessus que se jouera l’élection. Plutôt que de tenir compte de critères ethniques ou religieux, les Nigérians devraient nous juger sur nos convictions personnelles et sur la vision que nous avons de l’avenir du pays.

Si les groupes armés, comme Boko Haram, veulent discuter avec nous, nous discuterons avec eux

Vous jugez le bilan de Muhammadu Buhari très sévèrement. Il y a-t-il néanmoins des éléments de sa politique que vous conserveriez ? Le compte unique du Trésor, par exemple, qui permet de centraliser toutes les ressources de l’État…

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