La coalition « Business for Nature » demande aux chefs d’État d’imposer aux grandes entreprises l’obligation d’évaluer leur impact sur la biodiversité et leur dépendance vis-à-vis d’elle d’ici à la fin de la décennie.
Les entreprises devraient être contraintes d’évaluer et rendre public l’impact de leurs activités sur la nature, ont réclamé mercredi plus de 300 sociétés dans une lettre ouverte aux dirigeants du monde, à l’approche de négociations cruciales des Nations unies pour stopper le déclin catastrophique de la biodiversité.
« Nous avons besoin que les gouvernements du monde entier transforment les règles du jeu économique et exigent des entreprises qu’elles agissent maintenant », affirme la déclaration publiée par la coalition « Business for Nature ».
Celle-ci a été signée par 330 entreprises, représentant un chiffre d’affaires cumulé de plus 1500 milliards de dollars, parmi lesquelles Unilever, Ikea, Danone, BNP Paribas ou encore le géant indien de l’acier Tata Steel.
« Si la nature était un compte courant, nous serions largement à découvert »
Les négociations internationales sur la protection des écosystèmes doivent se conclure en décembre au Canada, lors de la COP15 Biodiversité. La communauté internationale doit y parvenir à un accord établissant un cadre mondial d’ici 2050, avec une étape en 2030. Presqu’aucun des objectifs fixés pour 2020 n’a été atteint.
Si le monde économique commence à publier son empreinte carbone et son impact sur le climat, d’une manière plus ou moins satisfaisante et parfois qualifiée de greenwashing, encore peu de sociétés détaillent les conséquences de leurs activités sur la biodiversité.
« Cette déclaration montre le soutien massif des grandes entreprises en faveur d’un accord mondial ambitieux pour la nature, avec des objectifs clairs pour stimuler l’action collective des entreprises et de la finance », a déclaré André Hoffmann, vice-président de Roche Holdings.
« Le rythme actuel de l’activité mondiale est supérieur à ce que la planète peut supporter », a déclaré Steve Waygood, un responsable d’Aviva Investors, signataire de la déclaration. « Si la nature était un compte courant, nous serions largement à découvert. »