L’enquête viserait à déterminer si l’Église de l’Unification, surnommée « secte Moon », a porté atteinte au bien-être public ou commis des actes incompatibles avec son statut de groupe religieux.
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a ordonné lundi l’ouverture d’une enquête gouvernementale sur l’Eglise de l’Unification, un groupe religieux qui fait l’objet d’une attention accrue depuis l’assassinat en juillet de l’ancien dirigeant nippon Shinzo Abe.
L’assassin présumé de Shinzo Abe, Tetsuya Yamagami, en voulait à cette organisation surnommée « secte Moon », à laquelle sa mère aurait fait d’importants dons, menant leur famille à la ruine. Le suspect pensait aussi que l’ancien Premier ministre était proche de la secte.
Le groupe a nié tout acte répréhensible, mais de nombreux anciens membres ont critiqué publiquement les pratiques de la secte Moon, accusée d’imposer des objectifs de dons à ses fidèles, et les révélations sur ses liens avec des personnalités politiques de premier plan au Japon ont contribué à faire baisser la cote de popularité du gouvernement de Fumio Kishida.
Le Premier ministre « m’a demandé d’exercer notre droit à enquêter sur l’Église de l’Unification », a déclaré aux journalistes la ministre de l’Éducation et de la Culture, Keiko Nagaoka, ajoutant: « Je vais m’y atteler immédiatement. »
Vers une dissolution?
Fumio Kishida devait aussi s’exprimer sur la question lundi, mais des médias locaux ont déjà rapporté que l’enquête viserait à déterminer si l’Église de l’Unification a porté atteinte au bien-être public ou commis des actes incompatibles avec son statut de groupe religieux.
L’investigation pourrait aboutir à un ordre de dissolution en vertu de la loi sur les organisations religieuses, qui ferait perdre à la secte Moon ce statut, ainsi que son exemption de taxes, mais elle pourrait continuer à fonctionner.
Selon des médias nippons, seuls deux groupes religieux au Japon ont déjà été visés par un tel ordre, dont l’un est la secte Aum Shinrikyo, qui avait perpétré l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995.
Le gouvernement japonais hésiterait cependant à employer une telle mesure, par crainte d’attenter à la liberté de culte.