Mercredi 12 octobre, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, le Danemark, l’Allemagne et les Pays-Bas ont exhorté le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré à entamer des pourparlers de paix sous l’égide de l’Union africaine (UA) pour parvenir à une « paix durable » en Ethiopie. « Nous demandons aux parties de reconnaître qu’il n’y a aucune solution militaire à ce conflit », écrivent les six pays, qui se disent « profondément préoccupés » par l’évolution de la situation. « La reprise des combats dans le nord de l’Ethiopie présente un haut risque de nouvelles violations des droits humains et d’abus », selon leur communiqué commun.
L’UA tente de résoudre le conflit qui dure depuis près de deux ans au Tigré, région du nord de l’Ethiopie, après qu’une résurgence des combats, en août, a brisé une trêve de cinq mois. L’UA a invité les belligérants à des pourparlers en Afrique du Sud, qui devaient en principe commencer samedi sous la médiation de l’envoyé spécial américain dans la Corne de l’Afrique, Mike Hammer, de l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, de l’ancien vice-président sud-africain Phumzile Mlambo-Ngcuka et de l’ex-président kényan Uhuru Kenyatta.
« Implication croissante » de l’Erythrée
Le gouvernement éthiopien, dirigé par le premier ministre Abiy Ahmed, et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), en guerre depuis novembre 2020, ont affirmé mercredi qu’ils étaient prêts à participer aux négociations. Mais les autorités régionales du Tigré ont ajouté qu’elles voulaient connaître les autres parties impliquées, le rôle de la communauté internationale, et avoir des précisions et assurances sur la logistique, les voyages aériens et la sécurité de son équipe de négociateurs.
Dans leur communiqué, les six pays occidentaux ont également appelé l’Erythrée à retirer ses troupes du Tigré, condamnant son « implication croissante ». « Tous les acteurs étrangers devraient cesser d’alimenter ce conflit », affirme le texte. « La nouvelle entrée de l’Erythrée en Ethiopie a significativement empiré les choses », a estimé Mike Hammer. « Il est urgent que les pourparlers démarrent pour mettre fin aux combats, soulager les souffrances et trouver une voie pour résoudre » la situation « par le dialogue », a-t-il souligné samedi lors d’un point presse à Nairobi.
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