À l’instar de tous ses ressortissants qui se trouvent en Russie ou en Biélorussie, les hockeyeurs canadiens qui jouent pour une équipe de la KHL devraient quitter ces deux pays, affirme le gouvernement de Justin Trudeau.
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L’attaché de presse de Mélanie Joly, la ministre des Affaires étrangères, a souligné dans une déclaration envoyée à La Presse canadienne, et dont Le Journal a aussi obtenu copie, hier, que « [le] gouvernement a été très clair. Les Canadiens devraient éviter tout voyage en Russie et en Biélorussie ».
« S’ils se trouvent en Russie ou en Biélorussie, ils devraient quitter maintenant, a ajouté Adrien Blanchard. Notre capacité à offrir des services consulaires pourrait devenir extrêmement limitée. »
Cette saison, 46 joueurs canadiens portent les couleurs d’une équipe de la Ligue continentale de hockey (KHL) et la grande majorité d’entre eux évoluent en sol russe ou biélorusse.
Du lot, on compte sept Québécois (voir ci-bas) ainsi que quelques anciens du Canadien, soit Cédric Paquette, Mark Barberio, Jordan Weal et Brandon Davidson.
La Russie, appuyée par la Biélorussie, a envahi l’Ukraine le 24 février dernier.
Le Canada a rapidement manifesté son appui aux Ukrainiens dans ce conflit qui s’enlise depuis plus de six mois, notamment en imposant des sanctions financières aux deux nations belligérantes.
Le monde du sport a aussi fortement réprimandé la Russie et la Biélorussie. Les athlètes des deux pays ont été bannis des Jeux paralympiques, au début mars.
Leurs équipes nationales ont également été exclues de nombreuses compétitions qui se sont tenues depuis le début de la guerre, dont les championnats du monde de hockey et la prochaine Coupe du monde de soccer.
« Les athlètes qui décident de jouer en Russie ou en Biélorussie et de s’associer à ces pays devraient expliquer leur décision à la population », a ajouté M. Blanchard dans son courriel.
On a justement peu, voire pas du tout entendu les joueurs évoluant en KHL depuis le début du conflit. Les nombreux appels, courriels et messages textes envoyés par Le Journal sont presque tous restés lettre morte.
Ceux qui nous ont répondu ont dit ne pas vouloir aborder le sujet, car ils ne souhaitent pas discuter de politique. Impossible de savoir s’il s’agit du choix des athlètes contactés ou encore d’une directive provenant de la ligue.
L’exemple de la Finlande
Défenseur de l’organisation du Canadien, Otto Leskinen est pour sa part revenu sur son passage dans la KHL, en mêlée de presse la semaine dernière.
Lors de la dernière campagne, Leskinen a joué pour le Jokerit de Helsinki, dans son pays natal. Son équipe a quitté la ligue peu après le déclenchement du conflit et n’y est pas retournée cette saison.
« Sur le plan hockey, j’ai adoré mon expérience dans la KHL, a convenu le joueur de 25 ans. Mais dès le début de la guerre, je savais que c’était terminé. En raison de mes principes, je ne voulais plus jouer dans cette ligue-là. »
– Avec Mathieu Boulay et Jean-François Chaumont
Sept Québécois dans la KHL
Il y a sept joueurs québécois qui évoluent dans la KHL cette saison, dont six qui jouent pour des équipes situées en Russie ou en Biélorussie, les deux pays impliqués dans la guerre en Ukraine.
- Michael Chaput, attaquant du Barys d’Astana
- Cédric Paquette, attaquant du Dinamo de Minsk
- Mark Barberio, défenseur du Dinamo de Minsk
- John Gilmour, défenseur du Dinamo de Minsk
- Devin Brosseau, attaquant du Red Star de Kunlun
- Philippe Maillet, attaquant du Metallurg de Magnitogorsk
- Jérémy Roy, défenseur du Vityaz de Podolsk
Source : eliteprospects.com