L’EXPLOSION DU DÉFICIT
Depuis le début de la guerre à Gaza, Israël a dépensé plus de 80 milliards de shekels (20 milliards d’euros), une facture qui pourrait atteindre les 120 milliards de shekels (30 milliards d’euros) selon l’économiste Jacob Sheinin. Cette crise économique représente vingt pour cent du Produit intérieur brut (PIB) du pays. Les dépenses militaires conséquentes, les compensations aux réservistes et aux familles de victimes, ainsi que les coûts de reconstruction des zones sinistrées pèsent lourdement sur l’économie israélienne. Le gouvernement a récemment approuvé une rallonge budgétaire de 3,4 milliards de shekels (840 millions d’euros) pour aider les évacués des zones de conflit près de la barrière de Gaza et de la frontière nord du pays. Ces ajustements budgétaires font grimper le déficit prévu pour l’année en cours à 6,6 % du PIB, bien au-delà des 2,25 % initialement prévus. En juin et juillet, le déficit a atteint respectivement 7,6 % puis 8,1 % du PIB.
LES DOMMAGES DURABLES
La Banque d’Israël a tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences économiques de la guerre persistante. Plusieurs agences internationales ont déjà dégradé la notation du pays sur les marchés financiers. Des dégradations de la notation ont été effectuées par Fitch, Standard & Poor’s (S&P) et Moody’s. La croissance du PIB a été revue à la baisse, passant de 3 % à 1,5 %. Fitch prévoit une possible extension du conflit jusqu’en 2025, entraînant des dépenses militaires supplémentaires, des destructions d’infrastructure et des dommages durables pour l’économie et l’investissement. Amir Yaron, gouverneur de la Banque centrale d’Israël, met en garde contre une augmentation de la prime de risque si le ratio de la dette par rapport au PIB devient incontrôlable.
ÉNORME INCERTITUDE
Le ralentissement de l’activité économique est déjà palpable en Israël. Environ 46 000 sociétés ont fermé leurs portes depuis le début du conflit, principalement des petites entreprises contraintes d’arrêter leurs activités en raison du rappel de leurs propriétaires ou employés comme réservistes. Des compagnies aériennes internationales ont suspendu leurs vols vers Israël, impactant le tourisme et les affaires. L’incertitude économique due au conflit pèse sur l’économie du pays, mettant en danger sa stabilité à long terme. Le creusement du déficit public, les pressions fiscales et une possible augmentation des coûts pour l’État en termes d’emprunts, pourraient contraindre le gouvernement à raccourcir le conflit.
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