L’immigration, le débat qui paralyse Bruxelles depuis près de huit ans, reste un sujet de discorde pour les États membres de l’Union européenne (UE). Le continent a été fortement ébranlé en 2015 par l’afflux de plus de 1 million de demandeurs d’asile fuyant les guerres en Syrie, en Afghanistan, en Irak et en Libye, et la crise politique engendrée avait failli faire imploser l’espace Schengen, la zone de libre circulation au sein de l’UE.
HUIT ANS DE POLARISATION DES POSITIONS
Huit ans plus tard, la situation n’a pas évolué malgré la réduction des flux migratoires. Des milliers de migrants sont morts et la confiance entre les États membres de l’UE a été rompue. Les mouvements identitaires ont prospéré en pesant sur les élections dans une bonne partie de l’UE, laissant de profondes cicatrices.
Selon une source communautaire haut placée, les positions ont même été polarisées depuis 2015. Tout le monde est devenu plus conservateur et la priorité accordée à la protection des frontières extérieures et à l’expulsion des migrants est devenue une véritable obsession.
IMPASSE DANS LE PARTAGE DE L’EFFORT
En 2015, Bruxelles avait proposé un système de réinstallations et de relocalisations pour que l’effort soit partagé. Mais aujourd’hui, un tel système est devenu presque impensable, surtout si les migrants sont de couleur. La solidarité n’a cessé de reculer depuis la réduction des flux, et les discours se sont durcis mois après mois.
Une querelle bien réelle se déroule sur deux plans parallèles. Les pays d’arrivée, surtout méditerranéens, réclament depuis dix ans une modification des règles. Celles-ci, malgré quelques changements, obligent tout arrivant à demander l’asile dans le premier pays d’arrivée. Cette politique de « deux poids, deux mesures » agace les pays de première entrée, qui sont épuisés par la charge financière et logistique que représente l’accueil des migrants.
L’ITALIE EN PREMIÈRE LIGNE
La situation préoccupe particulièrement Giorgia Meloni, Première ministre italienne, qui tente depuis plusieurs mois d’en faire une priorité européenne et a ainsi déclaré l’état d’urgence migratoire. L’Italie, comme les autres pays méditerranéens, a été particulièrement touchée par l’afflux des migrants et la politique de l’Union européenne de déléguer la responsabilité de l’accueil aux premiers pays d’arrivée.
Cependant, cette politique a créé de la frustration et du découragement chez ces pays et même si la situation n’est plus autant visible dans l’opinion publique européenne, cela reste un point de discorde et de blocage majeur dans l’UE. L’immigration continue de diviser les États membres et de paralyser Bruxelles depuis près de huit ans.
Références :
– Courrier International. (2022). L’immigration, le débat qui paralyse Bruxelles depuis près de huit ans. https://www.courrierinternational.com/article/immigration-le-debat-qui-paralyse-bruxelles-depuis-pres-de-huit-ans
– Courtier International. (2022). Espace Schengen. https://www.courrierinternational.com/sujet/espace-schengen
– Courrier International. (2022). Seconde Guerre mondiale. https://www.courrierinternational.com/sujet/seconde-guerre-mondiale
– Courrier International. (2022). Covid-19. https://www.courrierinternational.com/sujet/covid-19
– Courrier International. (2022). Balkans. https://www.courrierinternational.com/sujet/balkans
– Courrier International. (2022). Guerre en Ukraine. https://www.courrierinternational.com/sujet/guerre-en-ukraine
– Courrier International. (2022). Brexit. https://www.courrierinternational.com/sujet/brexit
