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les syndicats annoncent « l’échec » de leur rencontre avec Elisabeth Borne et refusent de « tourner la page » de la mobilisation

les syndicats annoncent « l’échec » de leur rencontre avec Elisabeth Borne et refusent de « tourner la page » de la mobilisation



Le 5 avril 2023, après une heure de discussions à Matignon, l’intersyndicale a évoqué un « échec » de sa rencontre avec la Ministre du Travail, Elisabeth Borne, qui a catégoriquement refusé de revenir sur la réforme des retraites en cours. Les organisations syndicales ont ainsi appelé leurs membres ainsi que les citoyens à manifester pour réclamer la « suppression » de la réforme. Cyril Chabanier, qui s’exprimait au nom de l’intersyndicale, a affirmé que « Nous avons redit à la première ministre qu’il ne saurait y avoir d’autre issue démocratique que le retrait du texte. La première ministre a répondu qu’elle souhaitait maintenir son texte, une décision grave ». Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a poursuivi dans ce sens en supposant que « On est en train de vivre une grave crise démocratique, on avait une crise sociale qui se transforme en crise démocratique », tout en rappelant qu’il revient au Conseil constitutionnel de prendre en compte l’état d’urgence pour apaiser les tensions sociales actuelles.

Cependant, la présidence de la République a rapidement refuté les propos de Laurent Berger, indiquant qu’il n’y avait aucune « crise démocratique ».

Depuis la présentation de la réforme le 10 janvier, les syndicats ont engagé un mouvement massif de mobilisation nationale contre cette réforme, avec des manifestations allant jusqu’à 1,3 million de personnes dans la rue le 7 mars (selon les autorités), soit plus que celles de 1995 ou de 2010. Ces manifestations ont connu un regain de tension après l’adoption de la réforme avec le 49.3, mais les syndicats continuent de mobiliser pour obtenir leur retrait.

A la veille de la onzième journée de mobilisation nationale, l’intersyndicale a appelé une fois de plus à participer aux manifestations pour montrer la force de la démocratie sociale dans le calme et sans violence. Le gouvernement, lui, espère « négocier autre chose » que les retraites avec les syndicats, selon une source ministérielle inquiète du niveau de tension actuel.

Le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur la réforme des retraites ce vendredi 14 avril. Les syndicats, comme la gauche, espèrent la validation par la haute juridiction d’un référendum d’initiative partagée (RIP) sur la réforme.

Pour la journée de mobilisation du 6 avril, les autorités attendaient entre 600 000 et 800 000 manifestants, dont 60 000 à 90 000 à Paris, où le défilé irait des Invalides à la Place d’Italie. Environ 11 500 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour maintenir l’ordre. Le nombre de grévistes fléchit en effet, avec la SNCF qui prévoit de faire rouler trois TGV sur quatre et un TER sur deux, tandis que le trafic sera « quasi normal » pour le métro et le RER à Paris. Les enseignants du primaire envisagent également une grève avec un taux de participation d’environ 20 pour cent, d’après le Snuipp-FSU.

Le gouvernement mise également sur la fatigue des manifestants, alors que les vacances de printemps commencent le 8 avril. Le mouvement de mobilisation continue donc, tout en espérant une issue favorable pour les syndicats opposés à la réforme des retraites.

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