Les Etats-Unis ont mis en garde la junte au pouvoir au Burkina Faso contre les risques d’une alliance avec la Russie, dont le groupe paramilitaire Wagner a témoigné d’un franc soutien aux auteurs du dernier coup d’Etat en date.
« Les pays où le groupe [Wagner] a été déployé se retrouvent affaiblis et moins sûrs, et nous avons constaté cela dans plusieurs cas rien qu’en Afrique », a déclaré à la presse un porte-parole du département d’Etat américain, Vedant Patel. « Nous condamnons toute tentative d’empirer la situation actuelle au Burkina Faso et nous encourageons fortement le nouveau gouvernement de transition à se conformer au calendrier convenu pour un retour à un gouvernement civil démocratiquement élu », a-t-il ajouté.
Le Burkina Faso, pays pauvre du Sahel, est plongé dans la tourmente depuis que le précédent chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en janvier, a été à son tour déposé vendredi soir par le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans. Quelques dizaines de manifestants dans la capitale Ouagadougou scandaient mardi 4 octobre des slogans favorables à la Russie et critiques envers la France, en perte d’influence en Afrique de l’Ouest.
Evguéni Prigojine, un discret homme d’affaires proche du Kremlin et fondateur du groupe Wagner, a annoncé dans une publication sur les réseaux sociaux apporter son soutien au capitaine Ibrahim Traoré et à ses hommes, qui « ont fait ce qui était nécessaire (…) pour le bien de leur peuple ».
La junte au pouvoir au Mali voisin a également noué des liens avec les paramilitaires de Wagner. Ce groupe, dont la présence a été documentée depuis huit ans en Ukraine, en Syrie, en Libye, en Centrafrique, est perçu par ses détracteurs comme l’armée de l’ombre de Vladimir Poutine et accusé de nombreuses exactions par l’ONU, des Etats occidentaux et des ONG.
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