Le 3 juillet 2020, lors de son investiture à la mairie de Bordeaux, Pierre Hurmic déclarait « l’état d’urgence climatique ». Un « acte fondateur de notre vision pour Bordeaux », rappelle l’élu écologiste au Monde lorsqu’on l’interroge sur son plan de sobriété énergétique. Le message se veut clair. Celui d’une municipalité verte qui s’est engagée dès le début de son mandat. « Nous n’avons pas attendu cette crise pour travailler notamment sur notre autonomie énergétique », martèle le maire de Bordeaux.
Pour preuve, explique-t-il, l’autonomie énergétique de la ville, qui était de 4 % à l’été 2020, s’élève à 7 % aujourd’hui et passera à « 41 % d’ici à 2026 [par un] développ[ement] des énergies renouvelables et [la réduction de] la consommation de notre bâti municipal », ambitionne Pierre Hurmic. Crise énergétique ou pas, la municipalité avait déjà prévu de couvrir 27 % de sa consommation annuelle d’électricité avec du photovoltaïque d’ici à la fin de la mandature, mais aussi de « débarrasser les piscines municipales du gaz, et de les raccorder à des réseaux de chaleur ».
Possible hausse d’impôts
Si la ville se targue d’avoir pris les devants, elle se fait tout de même dépasser par la hausse considérable du prix de l’énergie – elle devra faire face à un surcoût de 20 millions d’euros pour ses dépenses énergétiques. Comme ailleurs, des mesures ont été annoncées : abaissement de la température des établissements culturels et des écoles à 19 °C – 12 °C pour les grands gymnases –, baisse de la température des piscines, extinction dès janvier de 55 % des points lumineux de la ville de 1 heure à 5 heures du matin… Mais, là encore, Pierre Hurmic espère aller plus loin : « L’Etat nous demande de baisser de 10 % notre consommation d’énergie d’ici à 2024, mais nous sommes plus ambitieux : dès 2023, on va baisser de 12 % les consommations énergétiques de la ville, et de 20 % notre consommation d’électricité liée à l’éclairage public. »
Pour y parvenir, le maire de Bordeaux compte aussi sur le soutien de Paris. « J’attends la réponse de l’Etat en ce qui concerne la possibilité offerte aux collectivités territoriales de bénéficier de tarifs régulés, pour savoir si je suis obligé ou non d’augmenter nos impôts locaux, à savoir la taxe foncière. » Une possibilité qui fait bondir l’opposition municipale. « Je m’opposerai à une hausse d’impôts », indique d’emblée l’ancien maire de Bordeaux, Nicolas Florian (Les Républicains), qui s’attendait à « quelque chose de plus offensif sur la transition énergétique ».
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