Le leadership de Dominique Anglade est ébranlé après l’expulsion d’une députée du caucus libéral. D’anciens élus affirment publiquement qu’ils ne voteraient pas pour elle si un vote de confiance devait avoir lieu aujourd’hui.
• À lire aussi: Discorde au PLQ: la députée Nichols éjectée du caucus libéral
• À lire aussi: Marie-Claude Nichols exclue du caucus: une situation «suréelle», selon Marie Montpetit
« Tant que Mme Anglade ne me montre pas une autre façon de faire les choses, je ne pourrai pas voter pour elle », a déclaré à QUB radio l’ex-députée libérale Paule Robitaille, dont le mandat s’est terminé le 3 octobre.
La veille, la députée Marie-Claude Nichols a été exclue du caucus après avoir refusé le poste de critique aux Transports proposé par Mme Anglade.
Elle souhaitait être nommée troisième vice-présidente de l’Assemblée nationale, un poste pour lequel le député Frantz Benjamin lui a été préféré.
Les ex-ministres Lise Thériault et Serge Simard ont aussi déclaré qu’ils n’appuieraient pas la cheffe libérale lors du vote de confiance qui doit avoir lieu au cours de la prochaine année (voir plus bas).
Sans se prononcer sur le vote de confiance, l’ex-ministre Gaétan Barrette estime que la situation actuelle envoie un « message négatif pour l’image du parti » et qu’un accommodement aurait dû être trouvé pour permettre à Mme Nichols de rester.
« Il y a quand même moyen de renverser la situation. Ce serait une excellente décision, pour la cheffe et le parti, de reculer », fait-il remarquer.
- Écoutez l’entrevue de Yasmine Abdelfadel avec Paule Robitaille, députée provinciale pour la circonscription de Bourassa-Sauvé à l’Assemblée nationale sur QUB Radio :
Pas d’alternative
Sous le couvert de l’anonymat, un autre ancien élu libéral juge la situation très « regrettable » pour le parti.
« Me semble qu’on a des défis pas mal plus importants », dit-il. Cet ex-député rappelle que Mme Anglade a été couronnée à la tête du PLQ, faute de rivaux, et que personne ne semble intéressé par la chefferie. « Il n’y a pas d’autre alternative », insiste-t-il.
Malgré tout, certains libéraux notoires jugent que cette nouvelle crise « est la goutte qui fait déborder le vase ».
Le leadership de la cheffe libérale est « fragilisé » et plusieurs ne voient pas comment elle pourra se remettre de ce nouveau psychodrame dans le caucus. « Il faut trouver un chef compétitif pour l’élection de 2026 », souligne-t-on en coulisses.
Nichols demeurera députée
De son côté, Marie-Claude Nichols assure qu’elle demeurera en poste à titre de députée indépendante et qu’elle n’envisage pas de se joindre à une autre formation politique.
« Mes valeurs, elles, ne changent pas, elles demeurent libérales », a-t-elle affirmé dans une courte déclaration écrite.
Dominique Anglade n’a pas souhaité faire de commentaires.
– Avec la collaboration d’Alain Laforest, TVA Nouvelles
DE VIVES RÉACTIONS
«Si on a quelqu’un qui divise, on ne peut pas rebâtir un parti dans des conditions comme celles-là. »
– Paule Robitaille, ex-députée de Bourassa-Sauvé
«C’est comme si on envoie le message : peu importe ce que tu penses, tu es mieux de dire comme nous, parce que sinon je vais t’exclure du caucus… On n’est pas dans une dictature là, franchement. »
– Lise Thériault, ex-députée d’Anjou–Louis-Riel
«C’est clair que, s’il y avait une course à la chefferie pis si j’avais encore ma carte libérale, je ne voterais pas pour Dominique Anglade. »
– Serge Simard, ex-député de Dubuc