Les cinq chefs des principaux partis ont multiplié les sorties publiques et visité un maximum de circonscriptions qu’ils souhaitent remporter ou préserver. Certains ont même parcouru des milliers de kilomètres afin de participer à de nombreux bains de foule dans des endroits stratégiques. Ainsi, ils ont pu marteler une dernière fois leurs principaux messages dans l’espoir de convaincre les indécis et mobiliser les troupes pour faire sortir le vote lundi.
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Legault joue la carte du chef rassembleur
À la veille du scrutin, François Legault s’est entouré de 44 candidates de la CAQ et présenté comme un chef rassembleur, alors que le Québec est divisé sur l’immigration et la protection du français.
Pour la toute dernière journée de la campagne électorale, le premier ministre sortant a fait une brève halte dans la circonscription montréalaise de Maurice-Richard, avant de se rendre en Estrie, où de chaudes luttes sont à prévoir. Le chef caquiste s’est notamment rendu à Sherbrooke pour prêter main-forte à sa candidate-vedette Caroline St-Hilaire, qui tente de déloger la solidaire Christine Labrie. Une haie d’honneur composée de 44 candidates de la CAQ l’attendait à sa sortie de la caravane.
« Je pense qu’on a besoin de rassembler, au Québec, a-t-il affirmé, soulignant que les femmes portent généralement en elles cette qualité. On a parlé beaucoup d’immigration, de comment on fait pour protéger le français, on a un défi de rassembler tout le monde. »
« Le vrai sondage », c’est lundi, dit GND
En dressant le bilan de sa première campagne en tant qu’aspirant premier ministre, Gabriel Nadeau-Dubois s’est montré convaincu de faire des gains dans plusieurs comtés. « Le vrai sondage, c’est [lundi] », a-t-il signalé.
« Ça va être très serré dans plusieurs circonscriptions », a prédit le co-porte-parole de Québec solidaire, aux côtés de Manon Massé. « [Lundi], le meilleur geste à poser pour l’environnement, c’est de voter pour Québec solidaire », a-t-il répété. GND a commencé sa dernière journée de campagne en distribuant des accroche-portes dans la circonscription de Verdun, avec l’aide du chanteur Émile Bilodeau, venu lui prêter main-forte. Il a ensuite participé à un bain de foule au Marché Jean-Talon, dans sa circonscription, Gouin.
Sa caravane aura parcouru tout près de 10 000 km pendant les cinq semaines de campagne électorale, soit 9283 km pour être plus précis.
Une fin de campagne dans le Nord
Pendant que ses adversaires participaient à des rassemblements de militants et visitaient des circonscriptions en danger, Dominique Anglade s’est envolée pour la Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine et le Nord-du-Québec.
Pourtant, les preneurs aux livres donnent peu de chances aux candidats libéraux dans ces trois régions. Son équipe place malgré tout Ungava dans son « top 20 », grâce à la candidature de Tunu Napartuk, ex-maire de Kuujjuaq. « Avoir quelqu’un comme ça à l’Assemblée nationale, capable de porter la voix des gens d’ici, ce serait une première et ce serait tellement porteur d’espoir pour toute une génération », a dit Mme Anglade, dimanche, lors d’un point de presse à 1444 KM au nord de Montréal.
Plus tôt, elle avait appelé les électeurs déçus des déclarations de François Legault à voter pour elle.
Sauver le mouvement souverainiste dans l’Est
Gaspé à Sept-Îles en passant par Jonquière, le chef du Parti Québécois a volé dans l’Est-du-Québec afin de demander aux électeurs d’envoyer un maximum de députés indépendantistes à l’Assemblée nationale pour former une opposition forte.
À la veille du scrutin, le chef péquiste a admis que la Coalition Avenir Québec risque d’être majoritaire lundi soir. Il plaide ainsi que « la CAQ n’a pas besoin de votre vote. Mais l’indépendance, la défense du français, oui. » Il a martelé ce message dans trois bastions traditionnellement bleus qui, cette fois, sont en danger et pourraient tomber aux mains de la CAQ.
Soufflé par ce qu’il considère comme un mouvement de sympathie, Paul St-Pierre Plamondon a sollicité les gens afin qu’ils votent en fonction de leurs convictions. « L’avenir du mouvement indépendantiste est entre les mains des Québécois », a-t-il affirmé.
Duhaime se dit sous-estimé
Confronté à une stagnation dans les intentions de vote, le chef conservateur Éric Duhaime a martelé que son parti est « sous-estimé » dans les sondages.
Il s’est dit convaincu qu’il y aura de « chaudes luttes » dans plusieurs circonscriptions, surtout dans la région de la Capitale-Nationale où il se présente lui-même.
« J’espère qu’on ne sera pas obligés de faire des manifestations pour se faire entendre et qu’on va pouvoir avoir des députés à l’intérieur du Parlement qui vont être capables de véhiculer nos valeurs puis nos idées », a-t-il insisté.
Parti de Laval, le bus du chef conservateur est revenu dimanche vers Québec tout en faisant de courts arrêts à Saint-Hyacinthe, Daveluyville et Sainte-Marie, en Beauce. Des dizaines de militants enthousiastes l’ont accueilli à chaque passage.
À Sainte-Marie, où le parti fonde de grands espoirs sur le candidat Olivier Dumais, l’accueil du chef par 200 partisans a été particulièrement chaleureux.