En commémoration du 29e anniversaire du génocide au Rwanda, l’Élysée a annoncé vendredi l’érection d’un monument en hommage aux victimes sur les quais de Seine, au cœur de Paris. Ce geste symbolique est salué par les rescapés et s’inscrit dans le rapprochement franco-rwandais amorcé par Emmanuel Macron. Le monument sera érigé rive gauche, proche du ministère des Affaires étrangères et en face du mémorial des victimes du génocide arménien. Il s’agit de « rendre un hommage national, visible et permanent à la mémoire des victimes », a déclaré l’Élysée, qui lancera un appel d’offre en mai.
Plus de 800 000 personnes, surtout des Tutsis, furent massacrées en 1994 lors de ce génocide orchesté par le pouvoir hutu. Pendant longtemps, la France a entretenu des relations étroites avec ce gouvernement rwandais, laissant place à des accusations de « complicité » venant de Kigali. Mais grâce à une commission d’historiens mise en place par Emmanuel Macron, des « responsabilités lourdes et accablantes » de la France ont été reconnues en 2021, sans toutefois évoquer la complicité. Cette commission a ainsi permis un rapprochement inédit entre les deux pays.
Vincent Duclert, président de la commission d’historiens, a salué la décision de l’Élysée d’ériger un monument en hommage aux victimes. Selon lui, cela permet de « reconnaître l’importance extrême de la catastrophe de 1994 ». L’emplacement est également jugé « très symbolique » car il est proche du ministère des Affaires étrangères, « un des hauts lieux du pouvoir, dont on connaît désormais la responsabilité dans le génocide ». À Paris, un jardin de la mémoire existe déjà au parc de Choisy ainsi qu’une stèle au cimetière du Père-Lachaise.
