Vitaliy, 28 ans, est né à Marioupol. Il se rappelle une ville grise et terne, hérissée de bâtiments post-soviétiques. Pour lui, il était difficile de vivre là-bas et il voulait donc en partir. Ses parents l’ont encouragé à apprendre l’anglais durant son enfance. Quand il a eu 15 ans, il a participé à un échange scolaire en Angleterre qui l’a changé. Il a rencontré des gens, découvert un autre pays et une autre façon de vivre. A 17 ans, il est parti pour étudier à Kiev. Plus tard, il a travaillé comme moniteur d’alpinisme pour les enfants à New York pendant six mois. Il est ensuite rentré à Kiev et a obtenu une licence en technologie chimique. Il a fait cela pour ses parents, car ils lui avaient dit que les études supérieures étaient nécessaires.
Un ami de Vitaliy qui vivait en Chine lui a proposé de venir et de travailler comme professeur d’anglais pour les enfants et les adolescents, avec une bonne paie. Il a réfléchi et a décidé de tenter sa chance. Il louait souvent un vélo et parcourait Pékin, marchait en montagne avec des livres et étudiait la culture chinoise. Mais avec le début de la pandémie de Covid-19, il a eu moins de travail et son salaire a diminué. Il a alors décidé de retourner à Kiev et a trouvé un emploi dans le secteur de l’informatique.
Vitaliy a déclaré qu’il était important d’obtenir autant d’expériences différentes que possible et de rencontrer le plus de gens possible avec des visions du monde différentes afin de former sa propre individualité. Mais ce qu’il s’est passé ensuite, il ne s’y attendait pas. Pour les fêtes du Nouvel An 2022, il a décidé de venir voir ses parents à Marioupol et ne les avait pas vus depuis plus de trois ans. Il avait prévu de rentrer à Kiev avant le 24 février, mais il a attrapé le virus dix jours avant l’invasion.
A son arrivée à Marioupol, Vitaliy a remarqué que la ville s’était vigoureusement développée depuis 2018. La place centrale avait changé, l’avenue des Constructeurs avait été transformée en place de la Paix, le théâtre d’art dramatique restauré et des fontaines avaient été installées derrière le bâtiment. Il a vécu dans un confort maximal et près de ses parents, mais il n’avait pas prévu de tomber malade.
