Le Parlement finlandais a approuvé par vote une loi autorisant l’entrée de la Finlande dans l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), par 184 voix pour et 7 contre. Cette entrée historique mettra fin à un demi-siècle de neutralité forcée par Moscou puis trois décennies de non-alignement militaire. Conséquence directe de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, cette décision est vue favorablement par Ankara contrairement à celle de la Suède, également candidate depuis l’an dernier mais confrontée à un blocage turc.
La ratification de la Hongrie et la Turquie restent essentielles pour concrétiser cette décision mais le président pro Otan Sauli Niinistö pourrait ratifier cette loi et ainsi entamer rapidement les procédures pour rejoindre l’organisation. Les négociations entre les trois pays sur l’entrée dans l’Otan doivent reprendre le 9 mars à Bruxelles.
Seule une poignée de députés d’extrême gauche et droite ont voté contre cette entrée, invoquant notamment le manque d’assurances sur le fait qu’aucune arme nucléaire ne serait placée sur le territoire finlandais. L’ambition de la Finlande est d’ailleurs de demeurer une zone exempte d’armes nucléaires. Cependant, cette entrée ne signifie pas automatiquement l’adhésion de la Finlande à la politique de la dissuasion nucléaire de l’Otan.
Cette décision a été prise suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a poussé la Finlande à repenser sa politique de neutralité. Comme lors d’un vote préliminaire en mai dernier, qui avait débouché sur un plébiscite de 188 voix sur 200, l’issue du vote au Parlement finlandais ne faisait aucun doute. Cette entrée sous le parapluie de l’Otan permettra à la Finlande de sécuriser sa souveraineté et sa sécurité face à la Russie.
Cette décision étant prise avant les élections du gouvernement de la Première ministre sortante Sanna Marin, Helsinki voulait éviter tout vide politique pour pouvoir prendre le train de l’Otan en marche, une fois l’accord d’Ankara et de Budapest obtenu. La Finlande est aujourd’hui un membre important de l’Union européenne et de la zone euro. Sa participation à l’Otan renforcera son rôle au sein de la communauté internationale en matière de sécurité et de politique étrangère.
La Finlande souhaitait également que cette adhésion se fasse sans attendre celle de la Suède voisine, également candidate depuis l’an dernier mais confrontée à un blocage turc. L’adhésion de ces deux pays renforcerait l’alliance dans la zone nordique de l’Europe.