in

Roberto Maroni, figure historique de la Ligue du Nord et ancien ministre de l’intérieur italien, est mort

Roberto Maroni, figure historique de la Ligue du Nord et ancien ministre de l’intérieur italien, est mort


Roberto Maroni, à Milan (Italie), le 4 octobre 2017.

Figure historique de la Ligue du Nord, plusieurs fois membre du gouvernement et personnage singulier du paysage politique italien, Roberto Maroni est mort le 22 novembre, à Lozza, en Lombardie, à l’âge de 67 ans, des suites d’une longue maladie. Avec Umberto Bossi, fondateur de la Ligue du Nord, qu’il avait côtoyé dès la fin des années 1970, M. Maroni comptait parmi les personnalités tutélaires d’une famille politique passée d’un agenda autonomiste concentré sur les prospères régions du nord de l’Italie à un dessein national, à la droite de la droite italienne. Comptant parmi le premier groupe de parlementaires envoyés à Rome par les électeurs de la Ligue du Nord en 1992, M. Maroni a été trois fois ministre au sein de coalitions emmenées par Silvio Berlusconi.

Lire aussi Italie : la Ligue, une formation populiste passée de l’autonomie au souverainisme

Couronnant une carrière politique marquée par des moments de tensions avec le leadership de son parti, il a occupé, de 2013 à 2018, la présidence de la Lombardie, l’une des régions les plus riches d’Europe où, à l’ombre de la puissante Milan, capitale économique du pays, se joue la prospérité de l’Italie. C’est à Varèse, sa ville d’origine, au cœur de ce Nord industrieux, que M. Maroni a voulu poursuivre sa vie politique avant d’être contraint de renoncer à se porter candidat aux élections municipales de 2021, atteint par une tumeur au cerveau. Le parti qu’il laisse derrière lui est toujours une composante essentielle de la droite italienne et appartient à la coalition qui a remporté les élections législatives de septembre. La Ligue, qui a abandonné la référence au nord de l’Italie dans son nom en 2017, a pourtant reculé dans ses fiefs historiques, emmenée par un Matteo Salvini dont M. Maroni ne partageait pas l’euroscepticisme et qu’il avait durement critiqué pour ses derniers résultats électoraux décevants.

Attiré par les idées autonomistes

L’identité politique de cet homme du Nord qui avait fait d’une paire de lunettes aux épaisses montures rouges son signe distinctif se rattachait en effet à la tradition à la fois plus modérée et plus régionale de la Ligue, par opposition au populisme et au nationalisme d’emprunt de son chef de file actuel. Appartenant à la génération des fondateurs, il avait rencontré Umborto Bossi, le leader historique de la Ligue du Nord en 1979, quand le sentiment autonomiste émergeait à peine dans les provinces italiennes. Parmi une multitude de formations régionalistes qui voient alors le jour, la Ligue lombarde de Bossi se distingue.

Fondée en 1984 autour de la revendication d’une autonomie basée sur des critères ethnoculturels, le rejet du pouvoir romain et des « parasites » méridionaux, elle enregistre de premiers succès électoraux. Attiré par les idées autonomistes, Roberto Maroni accompagne sa croissance et son rapprochement avec la Ligue vénète, qui donnera naissance à la Ligue du Nord en 1989 (elle se structurera en parti en 1991). L’Italie est alors à la veille d’un cataclysme politique dont cette formation née du rejet des jeux politiques traditionnels va profiter. Car au début de l’année 1992, des juges de Milan révèlent des affaires de corruption tentaculaires entraînant par le fond l’ensemble des formations politiques qui s’étaient partagé le pouvoir depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Il vous reste 52.86% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

L'Autorité de la concurrence enquête sur Batopin

L'Autorité de la concurrence enquête sur Batopin

En Erythrée, 5 000 soldats somaliens piégés depuis 2019

En Erythrée, 5 000 soldats somaliens piégés depuis 2019