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Révélations sur la mécanique bien huilée du trafic d’or au Zimbabwe

Revelations sur la mecanique bien huilee du trafic dor au



Al-Jazeera a révélé une enquête en quatre parties intitulée « Gold Mafia », qui plonge les spectateurs dans le monde clandestin des trafiquants d’or. La première partie de cette série documentaire suit l’infiltration de journalistes de la chaîne qatarie dans le trafic du précieux métal en provenance du Zimbabwe à destination de Dubaï, où est concentré un important commerce de l’or. Les enquêteurs se font passer pour des « criminels chinois cherchant à blanchir plus de 100 millions de dollars » pour pouvoir pénétrer le marché lucratif de l’exportation illégale d’or.

Selon Al-Jazeera, des milliards de dollars d’or transitent chaque mois du Zimbabwe à Dubaï par le biais de ce système. Les criminels utilisent un réseau de sociétés écrans, de fausses factures et de fonctionnaires corrompus pour blanchir leur argent sale en toute impunité. En une immersion saisissante dans l’univers des trafiquants d’or, cette enquête révèle un système bien huilé de corruption endémique, où les dirigeants du Zimbabwe sont impliqués.

L’enquête menée par les journalistes de la chaîne qatarie remonte ainsi jusqu’au gouvernement du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa et de son parti politique, le Zanu-PF. D’après les enquêteurs, le président lui-même, ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires du gouvernement, auraient trempé dans le trafic d’or. Ces allégations sont corroborées par des sources anonymes à l’intérieur des cercles politiques du Zimbabwe.

L’exportation d’or du Zimbabwe vers Dubaï est supposée être contrôlée et réglementée par la BCMC, l’entreprise d’État chargée de la commercialisation du métal précieux. Néanmoins, selon les journalistes, cette entreprise ferait preuve de passivité, voire collusion, avec les trafiquants d’or, en facilitant l’exportation illégale via des ports maritimes de pays limitrophes, plusieurs autres méthodes peu scrupuleuses étant également employées.

Au Zimbabwe, la production d’or est vitale pour l’économie du pays, qui souffre depuis des décennies de la crise économique et de l’hyperinflation. Bien que le gouvernement zimbabwéen contrôle les mines d’or locales, son autorité est largement contestée par les orpailleurs, qui récupèrent de l’or à partir de concessions minières illégales. Cette situation de quasi-anarchie a permis l’essor d’un marché noir de l’or dont le montant est estimé à plusieurs milliards de dollars par an.

En révélant cette investigation, Al-Jazeera souligne la nécessité d’une réglementation plus stricte du commerce de l’or et d’une lutte renforcée contre la corruption. De plus, l’enquête suscite l’indignation des activistes de la transparence, qui réclament une enquête approfondie sur cette affaire et la mise en place d’un système de certification de l’origine de l’or. Cette traçabilité pourrait ainsi contribuer à la lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement de groupes criminels et terroristes.

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