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Remplacement des chaudières au fioul: le mouvement s’accélère

Remplacement des chaudières au fioul: le mouvement s'accélère



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Aides financières, nouvelle règlementation, flambée des prix… Les incitations à remplacer sa chaudière au fioul se multiplient depuis plusieurs mois.

Objectif 2028. Montrées du doigt pour leur impact environnemental, les chaudières au fioul sont censées avoir totalement disparues des logements français dans moins de six ans, selon les plans du gouvernement. Aujourd’hui, environ 3,5 millions de logements en sont encore équipés, soit 12% des logements en France.

Soutenu par plusieurs dispositifs d’aides, le rythme de remplacement de ces chaudières polluantes s’est accéléré ces dernières années. Et le mouvement pourrait encore s’amplifier sur fond de flambée des prix du fioul. « Beaucoup de gens les désinstallent », confirme à Ouest-France un chauffagiste de la Manche.

Chez Effy, entreprise spécialisée dans la rénovation énergétique, les demandes pour remplacer des chaudières au fioul ont progressé de 70% par rapport à l’an passé. Si la hausse du prix du mazout y est pour quelque chose, un récent changement de règlementation a aussi pu inciter les Français concernés à abandonner le fioul plus rapidement que prévu.

Depuis le 1er juillet en effet, il est interdit de faire installer une chaudière à fioul dans son logement (mais pas de continuer à en avoir une). Une mesure sans doute « mal comprise » par certaines personnes qui se sont précipité pour remplacer leur système de chauffage, selon Audrey Zermati, spécialiste en rénovation énergétique et directrice Stratégie chez Effy.

Baisse des aides en début d’année

La mise en place et le renforcement d’aides financières ont permis d’enclencher la dynamique ces dernières années. Parmi les principales: MaPrimeRénov’ et surtout les CEE (certificats d’économies d’énergie), notamment au travers de la prime Coup de pouce Chauffage. Cumulables, ces dispositifs permettent par exemple à un foyer modeste de bénéficier jusqu’à 9000 euros d’aide pour remplacer une chaudière au fioul par une pompe à chaleur à 12.000 euros. Si le reste à charge reste conséquent, cela peut rapidement s’avérer rentable alors que le prix du fioul domestique a déjà progressé de près de 70% en un an, passant de 897,75 euros les 1000 litres en août 2021 à 1517,71 euros aujourd’hui, selon l’Insee.

Malgré la forte demande, les aides pour les travaux de rénovation énergétique – et en particulier les certificats d’économie d’énergie – ont drastiquement diminué ces derniers mois, comme le confirment les données du ministère de la Transition écologique. En cause, des décisions des pouvoirs publics qui ont eu pour effet de faire baisser le « cours » des CEE et donc les primes qui en découlent.

La réduction de ces aides a pu entraîner un léger ralentissement des interventions pour des remplacements de chaudières au fioul en début d’année. De même que le « contexte général anxiogène » avec le début de la guerre en Ukraine a pu inciter le consommateur à « temporiser » durant le premier semestre, relève Frédéric Plan, délégué général de la Fédération française des combustibles, carburants, et chauffage (FF3C).

Un soutien « insuffisant »?

Mais cette baisse des aides « n’a pas enrayé la dynamique d’intentions », assure Audrey Zermati, affirmant que « la tendance reste forte ». D’autant que le gouvernement a décidé de relever le niveau des aides CEE qui avaient été abaissées. Le budget de MaPrimeRénov’ a également été revu en légère hausse à 2,45 milliards d’euros dans le cadre du projet de loi de finances 2023 (contre 2 milliards en 2022, avant une rallonge de 400 millions d’euros).

Si ces fonds supplémentaires sont salués, ils demeurent « insuffisants » pour Audrey Zermati, surtout « au regard de ce qu’on dépense en mesure d’urgence pour les énergies fossiles » à travers le bouclier tarifaire sur le gaz ou la remise carburant. Par ailleurs, 70% des aides à la rénovation énergétique sont utilisées pour un changement de système de chauffage. « Les aides pour l’isolation sont très peu sollicitées » alors que ces travaux peuvent être essentiels, regrette encore la directrice Stratégie d’Effy. Audrey Zermati appelle ainsi à « maintenir l’aide sur le chauffage » tout en renforçant le soutien pour l’isolation.

Parmi les aides utilisées pour le remplacement d’un système de chauffage, 90% sont destinées à l’installation d’une pompe à chaleur, selon Effy (les chaudières gaz à très haute performance énergétique ne sont plus éligibles au coup de pouce CEE depuis juillet 2021). La filière du fioul, elle, compte sur l’arrivée du biofioul pour se relancer. « La logistique est prête », souligne Frédéric Plan, qui n’attend plus que la publication d’un arrêté au Journal officiel dans les prochains jours pour officiellement démarrer la commercialisation de cette nouvelle énergie.

Des carnets de commandes remplis?

Les ménages qui se chauffent au fioul doivent-ils pour autant se précipiter pour changer de système de chauffage? Audrey Zermati rappelle que la subvention pour l’installation d’une chaudière à énergie renouvelable à travers MaPrimeRenov’ a été augmentée de 1000 euros (11.000 euros maximum) pour les dossiers déposés entre le 15 avril et le 31 décembre 2022. Et rien ne dit que ce coup de pouce supplémentaire sera prolongé l’an prochain.

Pour autant, la demande étant particulièrement forte, il faut s’assurer que l’entreprise sollicitée puisse installer le nouveau système de chauffage à temps, autrement dit cet hiver. « Il y a peut-être un risque que le carnet de commandes soit rempli », met en garde Audrey Zermati. En attendant, les personnes se chauffant au fioul pourront bénéficier d’une aide allant jusqu’à 200 euros pour faire face à la flambée des prix.

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