Le président de la République française, Emmanuel Macron, effectue une visite officielle en Chine du 5 au 7 avril 2022. Bien que la politique soit l’un des principaux sujets de cette visite, Emmanuel Macron a également tenu à souligner l’importance des entreprises françaises en invitant un important contingent de patrons de l’Hexagone. Cette visite est également l’occasion pour les dirigeants d’entreprise de reconstruire la confiance largement entamée par l’isolement chinois et les tensions internationales.
Après trois ans d’isolement causé par la pandémie de Covid-19, Emmanuel Macron, accompagné par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, effectue sa première visite en Chine depuis 2019. Pour les dirigeants d’entreprise qui l’accompagnent, ce sera également la première visite à leurs équipes chinoises. Beaucoup de groupes internationaux ont de fait perdu une partie de leurs employés français, et les liens avec les sièges sont distendus. Selon Bertrand Régnier, conseiller au commerce extérieur et associé du cabinet EY à Shanghaï, « pour les entreprises françaises, il était plus difficile, pendant la fermeture du pays, de développer de larges projets d’investissement avec un nouveau directeur général chinois qu’ils n’avaient jamais rencontré ».
Sur le papier, les échanges franco-chinois ne se portent pas mal, mais le déséquilibre de la balance commerciale s’est encore renforcé ces trois dernières années : alors que les exportations françaises vers la Chine ont progressé de 13 %, les importations de produits chinois se sont envolées (+ 48 %). Les perspectives de l’économie chinoise, qui repart doucement après trois ans de politique zéro Covid ultrastricte, ne font plus autant rêver qu’auparavant. En 2022, la croissance du produit intérieur brut a atteint seulement 3 %, et les autorités tablent sur 5 % cette année, un rythme faible dans un pays où l’investissement public assure une large partie de l’activité.
En France, les investissements chinois sont également limités : la Chine ne représente que 3 % des investissements étrangers en France, et 5 % des emplois créés ou sauvegardés, loin derrière les partenaires occidentaux de l’Hexagone, d’après l’agence Business France, citée par le média Asialyst. Cette visite devrait permettre à la Chine d’envoyer des signaux d’ouverture, dans la lignée des discours des dirigeants chinois depuis le début de l’année. D’abord à Davos, en Suisse, en janvier, puis à Pékin, lors du China Development Forum, fin mars, où le premier ministre chinois Li Qiang a répété que « la Chine restera profondément attachée à l’ouverture, quels que soient les changements de l’environnement mondial ».
En somme, cette visite du président Emmanuel Macron en Chine est fortement marquée par des enjeux économiques et commerciaux, ainsi que des enjeux géopolitiques et culturels. Les entreprises françaises espèrent réaffirmer leur présence en Chine, tout en cherchant à consolider les liens étroits que la France et la Chine ont déjà établis.