Après avoir été interpellée par la Ville de Montréal, Postes Canada indique qu’elle accomplira sa mission en livrant le Publisac. De son côté, le gouvernement du Canada ne s’en mêlera pas.
• À lire aussi: Publisac: Montréal demande au gouvernement du Canada de mettre Postes Canada au pas
• À lire aussi: La poste entend livrer les circulaires du Publisac à Montréal
«Il faut savoir qu’en tant que fournisseur national de services postaux, Postes Canada est tenue de livrer tout le courrier qui est correctement préparé et payé, y compris le publipostage. Cela s’inscrit dans notre mandat de longue date et fait en sorte que le service postal ne choisit pas quel courrier est livré», a expliqué, par courriel, Valérie Chartrand, porte-parole pour la société d’État.
Elle a précisé que les Montréalais pourront choisir de ne pas recevoir d’articles «Courrier de quartier», grâce à un programme déjà en place. Toutefois, certains articles en sont exemptés, dont les envois gouvernementaux et les journaux communautaires.
«Nous comprenons ce que la Ville de Montréal essaie d’accomplir», a assuré Mme Chartrand, qui évoque les mesures prises par Postes Canada en matière environnementale.
En avril dernier, la Ville a adopté une réglementation de «opt-in» en vertu de laquelle seules les adresses qui en feront la demande continueront de recevoir le Publisac, qui devrait entrer en vigueur en mai prochain. Toutefois, TC Transcontinental s’est alors tourné vers Postes Canada afin que la société d’État fasse la distribution de son sac d’encarts publicitaires.
Lundi, la Ville de Montréal a pris position, lors de son conseil municipal, pour réclamer qu’Ottawa intervienne pour empêcher Postes Canada de distribuer le Publisac.
«Après avoir consulté nos experts, nous avons convenu que Postes Canada est mieux placé pour répondre à vos questions» a de son côté répondu une porte-parole du gouvernement du Canada, lorsqu’interrogée à ce propos.
Une prise de position qui déçoit le cabinet de la mairesse de Montréal.
«Comme Postes Canada a l’intention de bafouer la ferme volonté de la population montréalaise ainsi qu’un règlement de la Ville, cela devient une question éminemment politique. On est déçu que le gouvernement refuse de se positionner et on s’attend à ce qu’il prenne action pour respecter son engagement à réussir la transition écologique et limiter le gaspillage», a indiqué Marikym Gaudreault, attachée de presse au cabinet de la mairesse.
TC Transcontinental a pour sa part signalé qu’elle n’émettra aucun commentaire.
En juin, l’entreprise a également lancé une poursuite contre la Ville afin de faire invalider son règlement.
Lors d’une décision semblable en avril dernier, la Cour supérieure avait toutefois tranché en faveur de la Ville de Mirabel, qui a adopté un règlement similaire en 2019.
-Avec la collaboration de Raphaël Pirro