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Packagings adaptés, nouveaux services… Qu’est-ce que la «silver économie», dédiée aux seniors ?

Packagings adaptés, nouveaux services... Qu'est-ce que la «silver économie», dédiée aux seniors ?



Ces dernières semaines, la France est en pleine effervescence due au débat public sur la réforme des retraites, qui divise la population. Cependant, un sujet connexe prend une place de plus en plus importante dans le secteur économique : la silver économie ou l’économie des seniors. Cette expression inclut tous les biens et les services créés autour des besoins des seniors. Aujourd’hui, plus de 50% de la consommation est faite par les plus de 50 ans. Cette économie est perçue comme attirante pour les entreprises et les annonceurs, notamment en raison du vieillissement de la population. En Europe, en 1950, 8% de la population avait plus de 65 ans. Aujourd’hui, il y en a plus de 20%, et ce chiffre dépassera les 30% demain.

Serge Guérin, sociologue expert des enjeux du vieillissement et co-auteur de « La Silver Économie pour les nuls », a présenté cette économie aux intérêts financiers dans l’émission « Bienfait pour vous ». « Quel que soit le produit, il devrait améliorer notre vie. Dans la vie quotidienne, avoir une bouteille qui peut s’ouvrir plus facilement fait partie de la silver économie. Même si finalement cela intéresse plein d’autres personnes, car cela prend moins de temps et que cela peut être adapté aux handicapés, cela reste du confort d’usage et cela permet d’être plus autonome, plus longtemps », a expliqué Guérin au micro de Julia Vignali et Mélanie Gomez. « Il y a un deuxième aspect qui lui concerne des produits plus spécifiques destinés aux plus âgés. Pour le coup, on est plutôt dans le grand âge, dans les services à la personne, ou dans les maisons de retraite médicalisées », a-t-il ajouté.

La Silver économie est devenue très attractive, surtout auprès des annonceurs, qui se rendent compte de la manne financière qu’elle représente. « Dans le débat sur les retraites, finalement, ceux dont on ne parle pas, ce sont les retraités. On parlera d’eux en disant les inactifs. Le terme est assez violent », déplore le sociologue. Pourtant, ces derniers consacrent 23 millions d’heures par semaine à leurs petits-enfants. De même pour les associations, où les bénévoles sont souvent des seniors, et les petites communes, où 33% des maires sont à la retraite.

Concrètement, lorsqu’une marque de grande distribution modifie l’emballage ou le marketing d’un produit pour le rendre plus attractif auprès des seniors, cela fait partie de la silver économie, même si le produit à l’origine ne leur est pas destiné. « Il y a de plus en plus de gens qui prennent de l’âge. Ce serait quand même idiot de passer à côté. Du coup, on va améliorer un peu le packaging pour le rendre un peu plus visible, et finalement, ça va aussi intéresser les jeunes. Si je le vois mieux, ce n’est pas plus mal. Donc en fin de compte, c’est élargir sans le dire », explique Serge Guérin.

Les marques ne sont pas les seules à être attirées par la silver économie. Les banques et le secteur immobilier le sont également. Auparavant, à partir d’un certain âge, il était impossible d’emprunter. Les banques avaient peur de l’âge et faisaient très attention à qui elles délivraient un prêt bancaire. Cependant, l’espérance de vie observée ces dernières décennies est passée par là. « Quand vous avez 50 ans, il reste quasiment la moitié de la vie à vivre. Autour de cet âge, les personnes ont peut-être de nouveaux projets. Certaines envisagent de quitter leur logement pour un nouvel endroit. Et tout cela engendre donc des emprunts », reconnaît le sociologue.

De même pour l’immobilier, les services et offres se diversifient de plus en plus. Plusieurs options apparaissent, comme les résidences services, les habitats intergénérationnels ou même les colocations de seniors, telles que le béguinage. « Généralement, on veut rester chez soi jusqu’au bout, mais quand on ne va pas bien, cela peut être les maisons de retraite médicalisées. Cependant, entre les deux, il existe plusieurs solutions. Le béguinage, ça reprend une vieille habitude des bonnes sœurs qui consistait à vivre entre elles avec des petites maisons proches », précise l’expert. « À côté, il peut y avoir des services. S’il y a une auxiliaire de vie, plutôt qu’elle prenne sa voiture et se déplace, elle pourra voir ses patients directement. Et puis, il y a une famille, par exemple, qui peut rester la nuit. Si j’ai une inquiétude, j’ai aussi quelqu’un qui peut venir », conclut Serge Guérin. Un service pratique et moins cher pour tout le monde.

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