Le 8 décembre, la Cour suprême du Sénégal a invalidé le changement de nom de certaines rues de Ziguinchor, qui portaient le patronyme de personnalités françaises.
Le 17 février dernier, quelques jours après son installation à la mairie, l’opposant Ousmane Sonko avait rebaptisé plusieurs artères de la ville en hommage aux tirailleurs africains des deux guerres mondiales et à d’autres célébrités locales. « Six décennies après notre indépendance, le maintien de certains noms est une offense à notre dignité nationale », avait-il justifié.
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« La chambre administrative a annulé toutes les délibérations du conseil municipal de Ziguinchor du 17 février 2022 », a décidé la Cour suprême. « Le préfet avait formé un recours pour contester la légalité de nos délibérations [à ce sujet]. La Cour suprême lui a donné raison. Mais nous allons attirer l’attention sur des manquements procéduraux graves », a confirmé Abdou Sané, conseiller municipal délégué à Ziguinchor, chargé notamment de l’urbanisme.
Élan de déboulonnage
En vertu de cette délibération, la « rue du général de Gaulle » devenait « rue de la Paix » et l’ « avenue du capitaine Javelier », l’ « avenue du Tirailleur africain ». La rue « Thiaroye 44 », du nom d’un lieu proche de Dakar où l’armée française massacra, en décembre 1944, des tirailleurs réclamant le paiement de leur solde, devait remplacer la « rue du lieutenant Lemoine ». La « rue du lieutenant Truch » devait porter le nom de Séléki, en souvenir d’une bataille remportée en 1886 sur les troupes coloniales par des résistants de ce village situé dans la région.
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Jusqu’à présent, le Sénégal était assez peu touché par cet élan de déboulonnage des statues et des icônes coloniales, qui s’est accéléré après le meurtre de George Floyd, le 25 mai 2020, aux États-Unis.
Ousmane Sonko, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024, tient un discours à la fois souverainiste, panafricaniste et social. Il dénonce souvent les relations, selon lui inégales, entre la France et ses anciennes colonies africaines.
(Avec AFP)