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« Nous savons que le M23 est soutenu par le Rwanda, mais la France a détourné le regard »

« Nous savons que le M23 est soutenu par le Rwanda, mais la France a détourné le regard »


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Les présidents Paul Kagame et Emmanuel Macron, lors du sommet du G20 à Bali, le 14 novembre 2022.

Tribune. Pendant deux jours, les 29 et 30 novembre, des combattants appartenant à la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23) ont rassemblé et tué des villageois autour de Kishishe, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon une enquête préliminaire des Nations unies, 131 civils, dont des enfants et des femmes, ont été massacrés. Des expressions d’indignation prévisibles ont suivi, y compris de la part du gouvernement français. Mais le Quai d’Orsay devrait reconnaître son propre rôle dans cette situation. Depuis des mois, nous savons que le M23 est soutenu par le gouvernement rwandais, mais les donateurs étrangers – dont la France – ont détourné le regard, se souciant davantage de leurs intérêts bilatéraux que de la stabilité au Congo.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés RDC : avec le massacre de Kishishe, « on assiste peut-être à un tournant » dans la lutte contre le M23

Depuis que la rébellion du M23 a refait surface en novembre 2021, elle a aggravé une situation déjà terrible, déplaçant plus de 450 000 personnes et envahissant une ville frontalière clé et le plus grand camp militaire de la province du Nord-Kivu. Elle a bouleversé la politique congolaise, déjà très agitée : le nouveau programme national de démobilisation est au point mort, les opérations de l’armée contre d’autres groupes armés ont été réorientées, et elle a creusé un grand trou dans le maigre budget de l’Etat congolais.

Le conflit n’a rien de simple ; cette complexité peut engendrer l’apathie et le désespoir. Il existe plus de 120 groupes armés, répartis sur un territoire grand comme un quart de la France, qui se battent pour une multitude de raisons. Mais le soutien du Rwanda au M23 n’est ni compliqué ni incertain. Les enquêteurs des Nations Unies l’ont clairement indiqué en juin, tout comme Human Rights Watch et nos propres chercheurs sur le terrain. Selon de nombreuses sources, un autre rapport de l’ONU le confirmera de nouveau dans quelques semaines.

Les preuves proviennent de sources multiples : des photographies prises par des drones, le type d’uniformes et d’équipements dont disposent les rebelles, les témoignages de villageois qui ont été en contact avec eux. Le gouvernement américain, autrefois grand allié de Kigali, l’a également confirmé dans plusieurs déclarations. Malheureusement, les Etats-Unis sont assez seuls dans leurs remontrances. Les autres alliés du Rwanda ne sont pas allés aussi loin.

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