La relation entre Steven Butler et son entraîneur de toujours Rénald Boisvert a encaissé quelques coups au fil des années, mais aujourd’hui, il semble que plus rien ne parviendra à les séparer.
• À lire aussi: Arslanbek Makhmudov triomphe à la limite
• À lire aussi: Arslanbek Makhmudov et Carlos Takam nez à nez
L’histoire remonte à plus de 15 ans. Butler, qui souhaitait essayer la boxe à 11 ans, a été accueilli par Boisvert au Club de boxe Champion. L’instructeur est rapidement devenu un confident et il était dans le coin du jeune homme lorsqu’il a amorcé sa carrière professionnelle.
Les deux hommes ont toutefois pris leur distance quand l’occasion de boxer au Japon contre Ryota Murata pour un titre de champion du monde s’est présentée. Pour Boisvert, Butler n’était tout simplement pas prêt. La suite des choses lui a donné raison.
Deux K.-O. subis plus tard, Butler s’est rapidement tourné vers Boisvert, qui n’a jamais douté de son poulain. Depuis, il a remporté ses trois combats, dont le dernier par K.-O. au deuxième round contre l’Américain Mark DeLuca, vendredi au Casino de Montréal.
«Après ses deux K.-O., Steven est revenu avec le doute, a raconté Boisvert après le combat. Le doute, ce n’est pas bon dans un combat de boxe, mais c’est bon de l’avoir lorsqu’on veut restructurer ta carrière. Et ça a été bon, car il est plus mature depuis ce temps. On a pu travailler des choses ensemble de façon réfléchie. Il a changé, Steven.»
Des louanges
Butler reconnaît ces changements. Contre DeLuca, il a respecté le plan de match établi, alors qu’il avait plutôt tendance à se fier uniquement à sa force de frappe auparavant. «Je « knockerais » l’ancien Steven aujourd’hui», a-t-il avancé.
Ce plan de match, qui consistait à profiter des esquives vers le bas de DeLuca pour le surprendre, a fonctionné à merveille. «Comme dans les vues», aux dires de Boisvert. D’ailleurs, Butler n’a pas hésité à louanger son mentor à sa sortie du ring.
«Rénald, il a tous les rôles. Rénald, s’il me dit demain de voler au dépanneur, j’irai voler au dépanneur!» a lancé à la rigolade le protégé d’Eye of the Tiger Management (EOTTM).
«J’ai mûri à ses côtés. Rénald, il me connaît comme sa poche, il sait quand j’ai des bonnes journées et des mauvaises journées. Il sait comment me jauger, me contrôler. On a trouvé une bonne clé de succès.»
Un coffre à remplir
Ces changements se font sentir à l’entraînement et sur le ring, mais également dans l’approche globale de Butler. Il l’a démontré lorsqu’il a été question d’une éventuelle nouvelle chance en championnat du monde.
«Je ne vais pas me précipiter dans quoi que ce soit, a-t-il fait valoir. Mon objectif est de devenir champion du monde. J’ai eu 27 ans il y a deux semaines. Je suis encore jeune, il y a [des boxeurs] qui deviennent professionnels à 27 ans et moi j’ai déjà 35 combats. Je veux avoir les outils nécessaires pour affronter l’élite et le temps nécessaire [pour être prêt].»
Butler s’estime par ailleurs assez en forme pour revenir à l’action dès le 27 octobre à Gatineau, mais il laisse à son équipe chez EOTTM le soin d’établir le plan pour la suite des choses.