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mener à bien une troisième refondation de l’Europe »

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Beaucoup d’Européens le pressentent : la guerre en Ukraine ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire de l’Union. La guerre entre Etats fait son désastreux retour sur le continent, quand nous pensions qu’elle était devenue impossible. Elle concerne des puissances dotées de l’arme nucléaire, ce qui lui donne un écho mondial. Elle s’ajoute aux autres grands défis internationaux, au premier rang desquels le dérèglement climatique.

Au fil des crises récentes, l’Union européenne a démontré sa résilience : elle a gardé sa cohésion face au Brexit, elle a résisté à la pandémie de Covid-19, elle a mis en œuvre un plan de relance commun pour prévenir la récession, elle a mutualisé une partie de sa dette pour éviter la crise financière, elle a opposé un front uni à l’agression russe en Ukraine. Ces réactions spontanées montrent, si besoin en était, que c’est en restant unie et solidaire qu’elle pourra affronter les défis à venir.

La victoire récente de coalitions nationalistes et xénophobes, en Suède et en Italie, aussi inquiétantes qu’elles puissent être, ne change pas, ou pas encore, cette donne essentielle : les partis vainqueurs ont mis en veilleuse leur rhétorique antieuropéenne et ne prévoient pas de quitter l’Union, ni même l’euro, pour la bonne raison que leur économie perdrait trop à cette rupture. Si bien que l’impératif commun aux peuples européens demeure : avancer hardiment dans la voie d’une union politique.

Elargissement vers l’est

Cet impératif concerne au premier chef la gauche européenne. L’unité politique du continent est au cœur de son identité. Le socialisme, depuis l’origine, est un internationalisme. Certes, un débat traverse depuis longtemps, et traverse toujours, les partis socialistes, sociaux-démocrates ou travaillistes : faut-il accepter une Europe qui ne serait pas socialiste ? Mais l’expérience montre que ce sont les compromis successifs qui ont fait progresser l’Union dans un sens social et écologique : pour se détacher de la prégnance du néolibéralisme, nous avons besoin de plus de coopération politique et non de moins. C’est ce qui fait la ligne de partage entre une gauche qui cultive le souverainisme national et une autre qui veut une souveraineté européenne.

Pour cette raison, il faut à tout prix saisir la perche tendue par le chancelier Olaf Scholz. Ses propositions (formulées le 29 août, lors d’un discours à Prague) en faveur d’un élargissement de l’Union vers l’est et d’un renforcement de la « souveraineté européenne » marquent un tournant dans la politique allemande. Elles répondent, avec cinq ans de retard, à celles que le président français avait avancées en 2017. Elles n’auraient peut-être pas été formulées si la situation de l’Allemagne, avec celle de l’Europe tout entière, n’avait pas changé du tout au tout. Il faut savoir se saisir des conjonctures exceptionnelles pour avancer.

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