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Malik Nait-Liman, de l’ombre des services secrets aux intrigues du PSG

Malik Nait-Liman, de l’ombre des services secrets aux intrigues du PSG


Malik Nait Liman, ancien policier et ancien responsable des relations avec les supporteurs du Paris Saint-Germain, à Paris, le 25 octobre 2022.

Il est l’un des personnages-clés de l’affaire judiciaire à tiroirs qui secoue le Paris Saint-Germain (PSG) depuis fin septembre. Malik Nait-Liman, 45 ans, est un ancien policier antiterroriste reconverti dans la sécurité du club de football parisien, qu’il a quitté récemment. Mis en examen pour « violation du secret professionnel », « trafic d’influence », « corruption », « faux », « aide à l’entrée et au séjour irrégulier en bande organisée », « détournement de finalité d’un fichier de données », « compromission du secret de la défense nationale » et « prise illégale d’intérêts » dans le cadre de ses activités au PSG, il a longuement rencontré Le Monde pour raconter son parcours et s’expliquer sur ces accusations. Grand, mince, charmeur, c’est un homme fatigué et en colère contre la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), dont il estime qu’elle s’acharne contre lui.

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De mère française et de père algérien, Malik Nait-Liman est né à Lagny-sur-Marne, en Seine-et-Marne. Devenu policier, il intègre les Renseignements généraux (RG) en 2004. « A l’époque, mes origines et le fait d’être musulman étaient un plus. J’étais recruté pour entrer dans les mosquées, dans les quartiers. » Rapidement, il est affecté aux filatures et aux interpellations. Un travail de terrain où il ne faut pas avoir froid aux yeux. Il infiltre des lieux de culte, « filoche » des nationalistes corses et basques.

Les ennuis commencent selon lui lorsque Nicolas Sarkozy fond, en 2008, les RG et la Direction de la surveillance du territoire (DST) en un seul organisme, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) − devenue DGSI en 2014. Les anciens de la DST voient d’un mauvais œil débarquer les ex-RG, qu’ils n’estiment pas dignes de leur standing. Les RG, eux, voient ceux de la DST comme des ronds-de-cuir ou les traitent de « Quechua », en référence à une marque de vêtements de randonnée qu’ils portent trop volontiers lors des filatures et qui les rend facilement reconnaissables.

Contrat de confiance rompu

A ses débuts, Malik Nait-Liman est un brillant élément, bien noté et régulièrement félicité, notamment par Bernard Squarcini, le patron de l’époque de la DCRI : « C’était un bon élément, je n’ai jamais rien vu de négatif sur lui », confirme celui qui a dirigé la DCRI jusqu’en mai 2012. Sa carrière bascule en 2011, lorsqu’une agente de la DCRI est sanctionnée pour avoir informé un syndicaliste d’un coup de filet à venir. Ce dernier prévient la presse. Résultat : le jour J, les médias rappliquent. Malik Nait-Liman prend la défense de la policière, qui a été sanctionnée, en public face à son chef de service. A partir de là, le contrat de confiance entre les deux hommes est rompu.

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