Lors de la conférence de Munich sur la défense, Emmanuel Macron a évoqué la nécessité pour l’Europe de se doter d’une défense collective, tout en profitant de l’interopérabilité de l’OTAN et en accélérant sa capacité de production sur le sol européen. Cette position révèle le dilemme de l’Europe entre l’indépendance stratégique et la sécurité américaine. En effet, la crise ukrainienne a renforcé l’OTAN et le poids de la Pologne plutôt que la défense européenne.
La proposition de Macron pose le défi d’une production industrielle européenne compétitive et millimétrée pour être opérationnelle. Par ailleurs, les États membres de l’Union européenne ne sont pas prêts à accepter une intégration plus avancée de leurs industries de défenses, et les divergences entre les pays de l’Union européenne sont énormes en ce qui concerne la quantité d’investissements militaires qu’ils sont prêts à consacrer à leur défense.
De plus, les événements récents ont renforcé l’OTAN plutôt que la défense européenne. La crise ukrainienne a montré que les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne étaient même plus déterminés qu’auparavant à maintenir l’Alliance atlantique en tant que garant de leur sécurité. En outre, la Pologne, qui est un pilier important de l’OTAN, a renforcé son influence au sein de l’Union européenne.
La Pologne fait partie des pays qui ont augmenté leurs budgets de défense, passant de 2,5% à 2,8% de leur PIB entre 2014 et 2016. En outre, elle est une destination clé pour les manœuvres de l’OTAN, notamment les exercices militaires de l’Alliance atlantique en Europe de l’Est. Par conséquent, la Pologne a accru son influence dans les débats sur la défense européenne, s’appuyant sur son intégration avec l’OTAN plutôt que sur une défense européenne autonome.
Enfin, la défense européenne est confrontée au défi de répondre aux exigences de l’OTAN, tout en assurant son indépendance stratégique. L’OTAN reste un pilier crucial de la coopération transatlantique en matière de défense, mais l’Europe est également confrontée à des menaces, notamment la résurgence de la Russie, le terrorisme et les cybers menaces.
En conclusion, la proposition de Macron pour une défense collective européenne face aux menaces actuelles est confrontée à des défis tels que la production industrielle compétitive, les divergences entre les États membres de l’UE et le renforcement de l’OTAN après la crise ukrainienne. Cela met en évidence le dilemme de l’Europe entre l’indépendance stratégique et la sécurité américaine.