Notre Bureau d’enquête se spécialise dans l’art de rétablir les faits. Tout au long de la campagne électorale, nos recherchistes vous présentent leurs trouvailles pour débusquer les déclarations surprenantes, douteuses ou carrément fausses des candidats, et vous permettre d’y voir plus clair.
L’ÉNONCÉ
Le député de la CAQ Mario Asselin a écrit sur Twitter la semaine dernière que « cette idée reçue qu’il y aurait « sélection des élèves » dans les établissements d’enseignement privé au Québec est un des mythes les plus persistant.»
Il ajoute dans un autre Tweet que « les écoles privées demeurent accessibles à la grande majorité des parents du Québec et de plus, un grand nombre d’élèves en difficulté d’apprentissage s’y retrouvent. »
LES FAITS
Les écoles privées ne font pas toutes passer un examen d’admission, mais elles ont presque toutes un processus de sélection des élèves.
Entrevues, ateliers sur les habiletés sociales, tests de classement, sélection selon les résultats académiques, tirage au sort… Les moyens de sélection dans les écoles privées sont variés.
L’Heure juste a analysé les processus d’admission de toutes les écoles privées du Québec primaires et/ou secondaires de 300 élèves ou plus, en excluant les écoles confessionnelles et celles spécifiquement pour des élèves ayant des troubles d’apprentissage.
Il en ressort que sur 121 écoles, seulement 21 n’ont pas un processus de sélection basé sur l’excellence académique, des tests d’admission et/ou des rencontres. D’ailleurs, 11 de ces écoles n’ont pas détaillé le processus d’admission sur leurs sites internet, il se pourrait donc que certaines sélectionnent aussi leurs élèves en fonction des résultats académiques.
D’ailleurs, ce n’est pas vrai non plus que les écoles privées sont « accessibles à la grande majorité des parents ». Des contraintes financières limitent l’accès à plusieurs élèves, avec des frais d’admission et de scolarité élevés. Et plusieurs régions n’ont pas ou peu d’écoles privées. Par exemple, il n’existe aucune école privée en Abitibi-Témiscamingue et une seule sur la Côte-Nord. Une recension de La Presse en 2020 rapportait d’ailleurs que plus de 75% des écoles privées sont en région urbaine. En 2020-2021, 80% des élèves du secondaire fréquentaient les écoles publiques.
Mario Asselin n’a pas donné suite à notre demande d’explications.
