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L’exploitation minière des fonds marins divise les 168 Etats-membres de l’Autorité internationale des fonds marins

L’exploitation minière des fonds marins divise les 168 Etats-membres de l’Autorité internationale des fonds marins


Les fonds marins représentent 70 % de notre planète, mais seule une infime partie a déjà été explorée. Cet espace, extrêmement riche, pourrait pourtant nous être d’un grand renfort, notamment dans la recherche de nouveaux médicaments.

Le Conseil de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) a conclu, vendredi 11 novembre, en Jamaïque, sa troisième réunion de l’année. Selon cette instance, c’est le signe que les travaux en vue d’établir un règlement fixant les conditions de l’exploitation commerciale des ressources minérales dans les grandes profondeurs, en haute mer, s’intensifient. Une nouvelle session est au demeurant prévue en mars 2023. Mais au cours des dix jours de discussion de cette 27e session, le doute et la division semblent s’être immiscés parmi les 168 Etats-membres, selon les ONG de défense de l’environnement qui suivent l’avancée d’un code minier censé aboutir d’ici la fin de 2023.

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Nombre de participants s’interrogent ainsi sur le fait de savoir s’il est bien raisonnable d’aller extraire des sulfures et nodules polymétalliques, ainsi que les encroûtements cobaltifères du plancher océanique, à plusieurs milliers de mètres sous la surface, de perturber des écosystèmes largement inconnus et qui subiraient des dommages irréversibles pour répondre aux besoins technologiques des humains ? « Il est évident que l’exploitation minière aura, dans une certaine mesure, des conséquences sur l’environnement marin, en particulier près des activités minières », reconnaît Michael Lodge, secrétaire général de l’AIFM, sur le site de l’organisation. Il cite la « destruction d’organismes vivants, la disparition de l’habitat et la formation de panaches sédimentaires », auxquels s’ajoutent les conséquences de fuites hydrauliques, les atteintes au vivant générées par le bruit et la lumière.

Cependant la raison même de la création de cette instance onusienne en 1994 est précisément d’encadrer et organiser la répartition de permis d’exploration et d’exploitation des fonds marins, en prenant en compte les intérêts des pays les moins développés. Son statut implique d’ailleurs que son secrétariat, basé à Kingston en Jamaïque, puisse prélever des redevances sur les licences qu’il délivre afin de financer son fonctionnement. Mais en près de trente ans, le contexte n’est plus le même : l’intérêt de la société civile, des politiques et des médias s’accroît sur ce dossier, au fur et à mesure que les effets du changement climatique et du déclin de la biodiversité se manifestent.

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Plusieurs pays veulent freiner la course aux abysses

Jusqu’à présent, la question de l’exploitation des grands fonds au-delà des eaux sous juridictions nationales occupait essentiellement juristes et diplomates dans des négociations techniques à la virgule près. Cette fois, plusieurs représentants de gouvernements comme ceux de la Suisse, du Danemark, de la Finlande étaient exceptionnellement présents. Plusieurs pays ont exprimé leur volonté de freiner la course aux abysses qui s’annonce en demandant une « pause de précaution », le temps d’acquérir des connaissances sur ces milieux, voire un « moratoire », un terme qui évoque une durée plus longue, tandis que d’autres, comme l’Inde par exemple, demandent le renouvellement de leurs permis d’explorer.

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