Le système de retraite au Québec prône la liberté de départ à la retraite et le respect des libertés individuelles. Cependant, ces affirmations sont tout à fait théoriques, car le système ne garantit pas une protection suffisante pour les travailleurs âgés. Comparé au système français, le système québécois est faible et peu protecteur.
Malgré la prétendue liberté de partir à la retraite à l’âge de son choix, les travailleurs atteints de maladies musculo-squelettiques ou à dos abîmé sont souvent contraints de prendre leur retraite avant l’âge requis pour toucher une pension. De plus, même si le site du Régime de rentes du Québec prétend que l’on peut partir à la retraite à 55 ans, il est nécessaire d’attendre jusqu’à 60 ans au minimum pour toucher une rente de retraite. Si l’on prend sa retraite avant l’âge normal de départ à la retraite, fixé à 65 ans, on est soumis à une forte décote, qui peut être de plus de 36 %.
En outre, les rentes perçues par les retraités au Québec sont plafonnées à des niveaux extrêmement bas. Le montant de la rente mensuelle correspond à environ 25 à 33 % de la moyenne des revenus cotisés, mais n’est disponible qu’à partir de 65 ans. Le mécanisme de décote s’applique donc si l’on prend sa retraite avant 65 ans. Par exemple, un salarié qui aurait gagné le salaire médian français de 1850 euros net par mois, soit un salaire « superbrut » d’environ 3200 euros par mois tout au long de sa carrière et qui prendrait sa retraite à 65 ans, pourrait espérer une pension comprise entre 803 euros et 1060 euros en utilisant les règles du système québécois.
Cependant, cette faiblesse des pensions se traduit par un taux de pauvreté plus élevé chez les retraités au Québec. En effet, le taux de pauvreté des personnes de plus de 65 ans est trois fois plus élevé au Québec qu’en France en 2016. Ce constat démontre que le système québécois n’est pas aussi juste ou protecteur qu’on pourrait le croire.
En somme, le système de retraite au Québec n’offre pas de protection suffisante pour les travailleurs âgés. Les rentes perçues par les retraités sont faibles et les taux de pauvreté chez les personnes de plus de 65 ans au Québec sont trois fois plus élevés qu’en France. Les affirmations sur la liberté de départ à la retraite et le respect des libertés individuelles sont, par conséquent, théoriques.