Après plusieurs semaines de tractations, les postes de députés touchant aux questions de défense et de renseignement ont fini par être attribués. Des postes très sensibles pour l’exécutif, depuis que le parti présidentiel a perdu la majorité absolue lors des élections législatives de juin. Le mercato s’est achevé, le 20 juillet, avec l’élection des rapporteurs des budgets de la défense, puis le 28 juillet, avec la désignation des nouveaux membres de la délégation parlementaire au renseignement (DPR).
D’après le règlement de l’Assemblée nationale, la composition du bureau de chaque commission permanente doit en principe « s’efforcer » de reproduire la configuration politique générale et de respecter la parité entre les femmes et les hommes. L’interprétation de ce règlement étant souple, la majorité présidentielle a savamment œuvré pour n’avoir à concéder à l’opposition que quelques-uns de ces postes très recherchés des parlementaires.
La principale surprise est venue de la DPR, qui exerce le contrôle de l’action du gouvernement en matière de renseignement. Les parlementaires en faisant partie doivent être habilités au secret. Or, pour la première fois depuis la création de la DPR en 2007, le Rassemblement national (RN) y a fait son entrée. C’est la députée de Charente Caroline Colombier qui a été désignée par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour occuper le seul poste de l’opposition au sein de la DPR parmi les députés.
Des postes plus importants que d’ordinaire
Composée au total de huit membres, dont la moitié de droit (les présidents des commissions des lois et de la défense), la DPR avait, jusqu’en juin, trois sièges dévolus à des députés de la majorité et un à l’opposition – le député des Républicains (LR) Claude de Ganay, battu dès le premier tour des législatives. Chez les sénateurs, trois membres de la DPR sont issus de LR et un du Parti socialiste (PS). Au vu des résultats du scrutin, attribuer un deuxième siège à un parti de l’opposition faisait donc partie des options. La France insoumise (LFI) s’est positionnée. Mais la majorité a préféré esquiver en restant sur un format de représentativité minimale.
En raison de positions très à rebours de la majorité présidentielle sur les sujets régaliens, les députés LFI ont aussi soigneusement été contournés pour les postes-clés de la commission de la défense. Le député « insoumis » Bastien Lachaud, bon connaisseur de ces sujets, était candidat à un des quatre postes de vice-président. Mais il a raté de peu la marche à la suite de la candidature surprise de la socialiste Isabelle Santiago, élue sur le fil par ses pairs. Les autres vice-présidents sont issus du MoDem, d’Horizons et des Républicains.
Il vous reste 49.7% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.