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Le nouveau Concorde (Boom Supersonic) dévoile son réacteur

Boom Supersonic Overture


Boom Supersonic est une entreprise américaine basée à Denver dans le Colorado. Elle entreprend de construire un avion supersonique américain, 20 ans après la fin du Concorde franco-britannique. Le monde de l’aviation est pourtant en pleine mutation. Airbus vient d’annoncer un partenariat avec ArianeGroup pour la conception d’un avion électrique.

Mais Boom Supersonic a d’autres projets. Avec son avion de ligne ultra haute vitesse, son futur jet Overture, avait déjà été présenté dans le passé. Cette semaine la société a donné de premiers plans de Symphony, le système de propulsion « conçu et optimisé » pour cet avion.

Un moteur surpuissant pour tenir un calendrier serré

Boom explique s’être entouré de grandes entreprises pour construire cette structure. En premier lieu, Florida Turbine Technologies a aidé à la conception du réacteur. Si ce nom est moins connu que Airbus et Boeing, l’entreprise dispose déjà de la confiance de l’armée américaine avec des contrats à plusieurs millions de dollars.

En plus de ce soutien de taille, StandardAero devrait s’occuper de la maintenance. En dernier lieu, GE Additive, une filiale de l’immense groupe General Electric va s’occuper de la fabrication des métaux en utilisant des imprimantes 3D. L’avion devrait, selon les plans de Boom, être alimenté par un carburant 100 % durable.

Ce nouveau moteur ne devrait ainsi pas avoir la moindre empreinte carbone, fabrication du carburant et combustion de ce dernier s’annulant. Symphony atteindra les 35 000 livres de poussée (155 kN). À titre de comparaison le Concorde était capable de dépasser les 152 000 livres de poussée (677 kN).

Un manque à gagner sur la poussée qui montre encore le chemin à parcourir pour l’entreprise. Le moteur pourrait être mis à jour dans les prochaines années. Le premier vol test de ce jet n’étant prévu que pour 2027. La société a confirmé qu’elle voulait obtenir sa certification de vol d’ici à la fin de la décennie.

Un projet qui interroge sur l’avenir de l’aviation

Boom est pour le moment seul au monde dans son développement. L’historique constructeur anglais Rolls-Royce a affirmé il y a quelques mois que le vol supersonique commercial n’était pas sa priorité. La plus confidentielle entreprise CFM International est sur la même longueur d’onde. Son PDG Gaël Méheust a assuré en octobre qu’il n’existait pas de marché significatif pour ce type de moteur ».

Malgré ces deux refus catégoriques, Boom assure qu’elle trouvera un fabricant pour son moteur supersonique d’ici à la fin d’année. Pour Henry Harteveldt, analyste spécialisé dans l’aviation, le parti pris de Boom peut les amener vers le succès ou un puissant échec.

Produire son propre avion ainsi que son moteur les mettrait en situation de monopole, avec des brevets d’invention empêchant la concurrence d’arriver sur le marché des vols supersoniques. La question étant de savoir si une clientèle quelconque sera intéressée par un avion aussi rapide.

Boom a des alliés

L’autre grande interrogation repose sur les capacités techniques de Boom Supersonic à produire un tel moteur. Si la méfiance est de mise dans ce marché, trois compagnies aériennes vont à contre-courant et soutiennent publiquement le projet. Mike Leskinen, président de United Airliness, semble convaincu par l’idée d’un vol supersonique.

Dans un communiqué il a déclaré « partager une passion commune pour l’aviation supersonique ». Aujourd’hui Boom Supersonic se concentre sur des transports de passagers business pour des traversés de l’Atlantique en moins de quatre heures. L’Overture devrait être capable d’amener entre 55 et 80 personnes par vol.

En plus de cette utilisation civile, l’entreprise dispose de soutien au sein du ministère de La Défense américain. La création d’un moteur supersonique intéresse l’armée qui pourrait l’utiliser à des fins militaires sur des théâtres d’opérations lointains. Cette porte de sortie n’est pas évoquée publiquement par Boom Supersonic, mais elle pourrait permettre à l’entreprise de rester stable financièrement si le marché civil ne décolle pas.

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