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le flop des navettes autonomes, desservies par les problèmes techniques

le flop des navettes autonomes, desservies par les problèmes techniques


La navette autonome du bois de Vincennes (Paris), en phase de test, en 2017.

Sur le parking Pierre-de-Coubertin, à Chevreuse (Yvelines), un panneau provisoire vante la « navette autonome 100 % électrique », affrétée par la RATP, qui rejoint la gare RER de Saint-Rémy-lès-Chevreuse, située à 2 kilomètres. En milieu de journée, le parking d’environ 150 places, à l’écart du cœur villageois, n’est fréquenté que par des collégiens, à vélo ou à trottinette, ou qui s’apprêtent à monter dans la voiture de leur parent.

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Mais de navette autonome, point. Rémy, qui dévoile volontiers son âge, 51 ans, mais pas son nom de famille, travaille pour une entreprise d’élagage. Il a déjà croisé la navette sans conducteur, en service depuis septembre, mais cela fait deux bonnes semaines qu’elle ne s’est pas montrée. « Lorsque je la vois, il y a un ou deux gars dedans, et parfois une Kangoo qui roule devant. Quand on est derrière, sur la route, on se traîne. » Et des usagers ? « Beaucoup de gens regardent le panneau, mais je n’ai jamais vu un voyageur descendre de la navette », lâche-t-il.

Renseignements pris auprès de la RATP, le véhicule, produit par la start-up française Milla, « ne fonctionnait pas ce jour-là en raison de problèmes techniques ». Nous avions pourtant rempli le nécessaire formulaire d’inscription en ligne et consulté les horaires de fonctionnement, « de 7 heures à 19 heures », selon le site de la RATP, même si le panneau provisoire indique « 8 heures-11 h 30 et 14 heures-18 heures ».

Constat d’échec

Cela fait des années que des expérimentations de navettes autonomes se poursuivent, sans jamais convaincre vraiment. Certes, le jour de l’inauguration, le constructeur du véhicule, l’opérateur de transports et les élus locaux, avant de couper le ruban, s’enthousiasment pour « la solution du dernier kilomètre » et célèbrent la « ville durable et intelligente ».

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Mais les lidars et autres capteurs n’empêchent pas les déconvenues. A la Défense, les engins du constructeur Navya qui parcouraient le parvis aux frais d’Ile-de-France Mobilités depuis juillet 2017 avaient cessé de circuler deux ans plus tard, un constat d’échec admis par l’établissement public Paris-la Défense. Les engins se bloquaient au moindre obstacle et lambinaient à la vitesse d’un piéton.

A Rennes (Ille-et-Vilaine), sur le campus universitaire de Beaulieu, en novembre 2019, dans une navette Navya vide, l’opératrice justifiait la lenteur par la bruine qui mouillait ce jour-là la chaussée. Ça aurait pu être pire : « En cas de forte pluie, les capteurs sont bouchés », admettait-elle. La palme du fiasco revient sans doute à la navette lancée le 20 septembre sur une piste cyclable de Gap, transformée pour les besoins de l’exercice en zone d’essai. Le véhicule a roulé quelques heures avant de tomber en panne et d’être retiré de la circulation. D’après le magazine LyonMag, l’expérimentation a coûté 450 000 euros d’argent public.

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