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Le département de Seine-Saint-Denis s’inquiète des risques liés aux paris en ligne

Le département de Seine-Saint-Denis s’inquiète des risques liés aux paris en ligne


Autour du « city stade » près de la gare RER de Rosny-Bois-Perrier, à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), la Coupe du monde de football, qui a débuté, dimanche 20 novembre, au Qatar, monopolise les conversations. Chacun y va de son pronostic sur le vainqueur de la compétition ou sur le meilleur buteur. Pour certains, ce ne sont que des paroles anodines. Pour d’autres, l’enjeu est bien plus important. Vêtu du survêtement du FC Barcelone, Khellyan, 18 ans, originaire de Bobigny, est un parieur.

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Lors de certaines périodes, il lui est arrivé de miser tous les jours sur du football, de la formule 1 ou du basket. Parfois jusqu’à 100 euros sur une équipe. Le jeune homme parie depuis qu’il a 15 ans, augmentant les mises petit à petit. Il avoue à demi-mot qu’il lui est arrivé de voler quelques sous dans le porte-monnaie de sa mère, ou qu’il a pris un abonnement en ligne à 40 euros par mois pour les services d’un « tipster » un pronostiqueur partageant des conseils sur les cotes intéressantes à jouer, celles censées être « sûres ». « Ça m’a ruiné, reconnaît-il. C’est un piège, les paris. »

Pourtant, il compte bien s’y remettre ces prochains jours, et notamment miser beaucoup sur la France, qui commence son tournoi mardi, contre l’Australie. « T’es fou, faut tout mettre sur le Brésil. Ils ont une équipe de dingue », le coupe son ami Dianjo, même âge et même passe-temps. « Il m’est arrivé de perdre et de vouloir à tout prix me refaire dans la foulée, poursuit ce dernier. Je me retrouvais à parier à minuit sur des équipes du fin fond de la Colombie. Avec les paris en ligne, tu vois encore moins ton argent partir, ça fait peur. »

« Ils jouent sur les codes »

Pour alerter sur les risques représentés par les paris sportifs, notamment en ligne, le département de Seine-Saint-Denis a justement lancé, lundi 14 novembre, une campagne d’affichage détournant les publicités qui envahissent les couloirs des stations de métro ou les Abribus. Les slogans « Tout pour la daronne » ou « Grosse cote, gros gain, gros respect » du site de paris sportifs Winamax deviennent ainsi « Retour chez la daronne » ou « Grosse mise, grosse perte, grosse galère ».

Le département s’appuie sur des études de l’Autorité nationale des jeux (ANJ) pour préciser que les parieurs sportifs ont perdu 1,3 milliard d’euros en 2021 et qu’un quart des jeunes joueurs ont déjà vendu un objet ou emprunté pour parier. Cette Coupe du monde devrait d’ailleurs à nouveau battre tous les records, alors que l’ANJ prévoit 530 millions d’euros de mises, soit 70 % de plus que pour le tournoi de 2018, en Russie.

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