LE CHILI ADOPT UN NOUVEAU TEMPS DE TRAVAIL: LA SEMAINE DE 40 HEURES
Le mardi 11 avril, le gouvernement de gauche chilien a fait adopter la semaine de travail de 40 heures, une loi historique pour le pays de 19 millions d’habitants marqué par le libéralisme de l’école américaine des Chicago Boys. Cette loi, lourde de symbole, était un projet porté à l’origine par le parti communiste et faisait partie des promesses de campagne du jeune président de gauche, Gabriel Boric. Les députés chiliens ont voté avec émotion, sentant qu’ils ont voté une loi qui changera la vie. Cette réduction du temps de travail hebdomadaire de 45 à 40 heures est un message aux autres pays latino-américains où la règle est de travailler 48 heures par semaine.
Une entrée en vigueur progressive d’ici 2028
L’entrée en vigueur de cette loi se fera progressivement d’ici 2028. La ratification formelle par le président Gabriel Boric aura lieu le 1er mai, symbole évident, c’est la fête du travail. Ensuite, la mise en application s’échelonnera sur cinq ans: d’ici un an, 44 heures, puis d’ici trois ans, 42 heures, et dans cinq ans, 40 heures. Les entreprises pourront organiser le travail comme elles l’entendent, et il y aura des dérogations dans des secteurs clés de l’économie, comme les transports ou les mines, où le temps de travail autorisé sera de 52 heures, mais avec une obligation de récupération en jours. Ce changement se fera sans diminution de salaire, le gouvernement chilien étant persuadé que le gain de productivité compensera cette réduction du temps de travail.
La pratique courante des 48 heures par semaine en Amérique latine
Le Chili est le troisième pays latino-américain à adopter la semaine de travail de 40 heures, rejoignant l’Équateur et le Venezuela. En Amérique latine, la plupart des pays ont une règle de travailler 48 heures par semaine, approchant les 50 heures en moyenne. Quelques pays, tels que le Brésil et le Honduras, sont passés à la semaine de 44 heures. Cependant, il faut préciser que ces chiffres ne comprennent que le temps de travail officiel, alors que l’économie informelle est très importante en Amérique latine. Au Chili, par exemple, 27 % de la main-d’œuvre est concernée par l’économie informelle, et les repères légaux sont donc relativisés.
En fin de compte, l’objectif du gouvernement chilien est que les parents aient plus de temps à consacrer à leurs enfants, leur permettant d’avoir une vie plus épanouie. Ce changement est un pas en avant historique pour le Chili, ainsi qu’un message pour les autres pays d’Amérique latine de reconsidérer leurs normes en matière de temps de travail.