Dans deux mois jour pour jour, le 17 décembre 2022, la Tunisie tiendra des élections législatives, les premières depuis l’adoption de la nouvelle Constitution en juillet dernier. Une étape qui boucle le processus de refonte du système politique mis en place par le président Kaïs Saïed depuis qu’il a évincé l’Assemblée et s’est arrogé tous les pouvoirs, dès juillet 2021. Mais ce scrutin sera particulier : en instaurant des listes uninominales, il sépare les partis et devrait éviter au président de trouver face à lui une assemblée d’opposition.
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Et puisque l’hémicycle est fermé depuis quinze mois déjà, c’est dans la rue que les opposants s’expriment désormais. Le samedi 15 octobre, à l’appel du Front de salut national, un ensemble de partis d’opposition incluant le mouvement islamiste Ennahdha, 20 000 personnes – selon les observateurs – ont défilé pour exprimer leur ressentiment et appeler au départ de Kaïs Saïed. Une manifestation d’envergure qui marque un revirement, ou au moins un reflux des soutiens au locataire de Carthage.
La situation devient plus complexe
Jusque-là, celui-ci s’est employé à écarter les formations politiques et à en diminuer l’impact, y compris celui des partis qui lui étaient acquis. Il a utilisé tous les outils juridiques à sa disposition – Constitution, loi électorale et poursuites judiciaires – et déployé un argumentaire populiste visant à entretenir une colère larvée contre les partis, tenus pour responsables de l’échec de la transition démocratique et de la récession économique de la dernière décennie.
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