- Prénoms : Judith, Tatiana et Moises
- Nationalité : togolaise
- Lieu de départ : Angola, puis Brésil deux semaines
Une migrante originaire du Togo qui a refusé le mariage forcé a fui son pays d’origine en raison des menaces qu’elle recevait de sa communauté.
«Le mariage chez moi est considéré comme une fin en soi. Après avoir échappé à plusieurs tentatives de me marier de force, ma propre famille m’a menacée de mort», confie Judith, de l’Angola.
«Ils ne conçoivent pas qu’une femme de plus de 25 ans ne soit pas mariée. Dans mon cas, on n’a jamais accepté que j’aie un enfant avec quelqu’un que j’aime», témoigne-t-elle.
Malheureusement, sa fille décède à l’âge six mois. Un an plus tard, sa mère meurt des suites d’une longue maladie. N’ayant plus rien pour la retenir, elle décide de fuir sa communauté, qui lui est de plus en plus hostile.
«J’ai dû passer à l’action en fuyant vers un pays où je pourrai m’émanciper en tant que femme», explique la Togolaise, qui affirme que sa traversée du Darién a été très difficile.
«La deuxième journée, des bandits nous ont braqués. Ils ont pris un de nos sacs. Ils avaient des armes et portaient des cagoules. Ça m’a vraiment traumatisée.»
AVENIR AU CANADA?
Elle a fait le périple accompagnée de sa sœur Tatiana, ayant elle-même fui son pays avec son mari et son fils Moises. Ce dernier, 15 ans, est rempli d’espoir pour l’avenir, qu’il envisage auCanada.
«Je ne sais pas encore quelle ville. J’ai un ami qui habite là, mais je ne sais pas où. Peut-être Montréal», raconte celui qui, déjà à son âge, ne voit plus l’espoir d’une vie meilleure en Afrique de l’Ouest.
«J’ai le rêve de jouer au soccer au Canada. Le soccer, c’est mon rêve», dit-il, avec une lueur d’optimisme dans le regard.