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La rencontre entre Borne et l’intersyndicale a été considérée comme un « échec ».

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Mercredi matin, les partenaires sociaux se sont rendus à Matignon pour rencontrer la Première ministre Élisabeth Borne et tenté de trouver une solution à la réforme contestée des retraites, ainsi qu’à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation. Malheureusement, la réunion s’est soldée par un échec selon l’intersyndicale. Les syndicats ont critiqué le refus d’Élisabeth Borne de retirer les textes de la réforme controversée des retraites. Les dirigeants des huit organisations syndicales sont arrivés ensemble, à pied, à Matignon et ont quitté la réunion environ une heure après. Cyril Chabanier, le patron de la CFTC, au nom de l’intersyndicale, a résumé le contenu de la rencontre sur le perron. « C’est forcément un échec quand la Première ministre ne fait aucune ouverture sur cette discussion. Donc oui c’est forcément un échec », a-t-il déclaré.

Les syndicats avaient annoncé qu’ils quitteraient la réunion si Élisabeth Borne refusait de parler du recul de l’âge de départ à 64 ans, ce qui cristallise la colère. C’est la première fois qu’ils ont été reçus à Matignon depuis la présentation de la réforme contestée le 10 janvier. La Première ministre avait promis qu’elle serait « à l’écoute de tous les sujets » que les syndicats souhaitaient aborder, en dépit de « points de désaccord ».

Le leader de la CFDT, Laurent Berger, a appelé « un maximum de travailleurs à rejoindre les cortèges demain », date d’une onzième journée de mobilisation contre la réforme. Sophie Binet, secrétaire générale nouvellement élue à la tête de la CGT, a affirmé que l’intersyndicale sera unie jusqu’au bout, balayant les spéculations sur les récentes dissonances entre la CFDT et la CGT.

Du côté des opposants à la réforme comme de l’exécutif, personne ne se faisait d’illusions quant à l’issue de la rencontre. Pour un ministre de premier plan, la rencontre était « déjà écrite ». Le leader du PS, Olivier Faure, a qualifié la rencontre de « démunie » de solutions. La réforme a généré une mobilisation quasi hebdomadaire inédite allant jusqu’à 1,3 million de personnes dans la rue le 7 mars (selon les autorités), davantage qu’en 1995 ou 2010.

Côté gouvernement, le souhait est de « négocier autre chose » que les retraites, selon un ministre inquiet du niveau de tension, en attendant la décision du Conseil constitutionnel. Élisabeth Borne considère qu’il y a « beaucoup de sujets à aborder » sur « la qualité de vie au travail, sur les fins de carrière, sur la prévention de la pénibilité ». Les syndicats refusent de « tourner la page et d’ouvrir, comme le souhaite le gouvernement, d’autres séquences de concertations », selon Cyril Chabanier.

Le gouvernement mise sur la fatigue des manifestants alors que les vacances de printemps débutent le 8 avril. À l’inverse, les syndicats entendent montrer jeudi que « la mobilisation est toujours puissante ». Laurent Berger espère que le Conseil constitutionnel « censurera la loi ». Les syndicats et la gauche comptent également sur la validation par la Haute juridiction du référendum d’initiative partagée (RIP) sur la réforme.


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