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La « lame de fond » de la grande distribution en Afrique de l’Ouest

La « lame de fond » de la grande distribution en Afrique de l’Ouest


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Un supermarché à Dakar, en mai 2020.

Un nouveau magasin inauguré en novembre à Abidjan, un autre en décembre à Dakar. Sept ans après l’ouverture de son tout premier « mall » en Côte d’Ivoire, le tandem CFAO-Carrefour continue d’avancer ses pions en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Concentré dans trois pays – la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Cameroun –, il mise désormais sur les supermarchés et les enseignes discount. D’ici à la fin de 2024, son parc doit doubler pour atteindre 46 magasins. Des projets qui ont de quoi interpeller dans un contexte marqué par une faible croissance et une inflation des prix alimentaires mondiaux qui fragilise le pouvoir d’achat – déjà restreint – des ménages africains.

Et CFAO n’est pas une exception. Dans plusieurs grosses villes de la région, enseignes locales et poids lourds internationaux progressent pas à pas. Parmi eux, Prosuma, Casino ou plus encore Auchan : le groupe nordiste a ouvert sept magasins depuis le mois de juin à Abidjan, s’ajoutant aux plus de 35 points de vente qu’il exploite déjà au Sénégal, où il s’est installé en 2015.

Lire aussi : Au Ghana, les commerçants ferment boutique pour dénoncer une inflation record

« C’est une lame de fond, observe Julien Garcier, fondateur du cabinet d’études de marché Sagaci Research. Les niveaux de vie et les habitudes des consommateurs se développent : ils sont de plus en plus nombreux à vouloir faire leurs courses dans des magasins agréables avec des prix intéressants. On estime que la consommation des ménages en Afrique subsaharienne va croître de 4 à 5 % dans les prochaines années, et le “modern retail” devrait progresser deux fois plus vite. »

Des consommateurs aux revenus limités

Les commerçants veulent en profiter, pariant moins sur la taille des bourses que sur la forte croissance démographique et l’urbanisation des modes de vie. « Les nouveaux espaces de distribution veulent cannibaliser le commerce informel, même s’il ne fait aucun doute que celui-ci restera prédominant pendant longtemps », poursuit Julien Garcier.

De fait, il est encore trop tôt pour parler d’une « vague des supermarchés » en Afrique de l’Ouest. Et leur développement demeure très inégal à l’échelle de la région. Si près de 30 % des Ivoiriens font désormais leurs emplettes dans des espaces de distribution modernes, ils sont à peine 10 % au Ghana et même moins de 5 % au Nigeria. Dans toute l’Afrique subsaharienne, la majorité des habitants continuent de privilégier les marchés et échoppes de rue qui offrent la proximité, la flexibilité et, souvent, la possibilité d’« acheter de petites quantités à crédit », comme le résumait en juin une étude du Boston Consulting Group (BCG) consacrée à l’avenir du commerce traditionnel sur le continent.

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