La Corée du Nord a annoncé vendredi avoir tiré un missile balistique intercontinental pour « inspirer de la peur aux ennemis », tandis que la Corée du Sud et le Japon ont convenu lors d’un sommet de travailler étroitement sur la sécurité régionale avec les États-Unis et ont organisé des exercices militaires dans la région. Le missile, lancé jeudi depuis l’aéroport principal de la Corée du Nord alors que le chef Kim Jong Un et sa fille souriaient de loin, a éclipsé un sommet organisé quelques heures plus tard entre le président sud-coréen Yoon Suk Yeol et le Premier ministre japonais Fumio Kishida. La réunion à Tokyo visait en partie à reconstruire les liens de sécurité entre les alliés souvent brouillés des États-Unis face aux menaces nucléaires de la Corée du Nord.
Avec quatre affichages de missiles en environ une semaine, la Corée du Nord a intensifié sa réponse tit for tat aux exercices militaires américano-sud-coréens en cours qui sont les plus importants de ce genre depuis des années.
L’administration Biden veut de meilleurs liens entre la Corée du Sud et le Japon, qui ont diminué en raison de problèmes historiques ces dernières années, alors qu’elle cherche à renforcer son réseau d’alliances en Asie pour contrer la menace nucléaire nord-coréenne et l’influence grandissante de la Chine.
Outre leurs exercices combinés qui ont commencé lundi et se poursuivent jusqu’au 23 mars, les États-Unis et la Corée du Sud participent également à des exercices de guerre anti-sous-marine, avec le Japon, le Canada et l’Inde, qui ont commencé mercredi.
L’agence officielle nord-coréenne KCNA a déclaré que Kim a supervisé le tir d’essai du missile Hwasong-17, qui a décollé d’un véhicule de lancement garé sur une piste d’aéroport. Kim a souligné la nécessité d' »inspirer de la peur aux ennemis » face à ce qu’il a appelé « l’hostilité ouverte » manifestée à l’égard de la Corée du Nord par les exercices américano-sud-coréens.
Le missile a été lancé à un angle élevé pour éviter le territoire des voisins de la Corée du Nord, et a atteint une altitude maximale de 6 045 kilomètres (3 756 miles) et parcouru 1 000 kilomètres (621 miles) avant de tomber dans les eaux au large de la côte est du pays, selon KCNA. Les militaires sud-coréens et japonais ont évalué le vol de manière similaire, indiquant que le continent américain est à portée de missile. Il reste à savoir si la Corée du Nord a développé des bombes nucléaires assez petites pour s’adapter à ses roquettes à longue portée ou la technologie pour que ses têtes de missile survivent à la rentrée atmosphérique lorsqu’elles sont tirées selon une trajectoire normale.
La Corée du Nord a longtemps présenté les exercices militaires américano-sud-coréens comme des répétitions pour une invasion, bien que les alliés décrivent ces exercices comme défensifs. De nombreux experts disent que la Corée du Nord utilise les exercices de ses rivaux comme prétexte pour étendre agressivement son arsenal nucléaire et sa capacité militaire globale.
