La retraite à 65 ans, « c’est niet ». La CFDT participera aux concertations avec le gouvernement à propos des retraites, mais « il faudra que le dialogue soit ouvert et loyal », a déclaré le patron du premier syndicat français, Laurent Berger.
« Il ne s’agit pas pour la CFDT de boycotter les concertations », souligne le secrétaire général de l’organisation dans un entretien au Journal du dimanche, avant une semaine rythmée par une réunion intersyndicale lundi et une autre avec le ministre du travail quelques jours plus tard. « Il y a de nombreux sujets sur lesquels nous avons des propositions telles que le minimum contributif, la pénibilité, l’emploi des seniors… Mais les 65 ans, on va les combattre », a-t-il ajouté.
Porter l’âge de départ à la retraite, « c’est niet », a insisté Laurent Berger. « Aujourd’hui, le facteur âge n’a plus grand sens : les salariés partent en moyenne à 63,1 ans. Reculer à 65 ans, c’est une mesure brutale » et « il n’est pas question de discuter avec un pistolet sur la tempe ». Pour lui, il faut arrêter de « prendre les Français pour des idiots. Le risque de déséquilibre budgétaire lié au baby-boom a été maîtrisé ».
Opposés à un « passage en force »
La première ministre, Elisabeth Borne, avait annoncé jeudi qu’une concertation sur la réforme des retraites débuterait dès la semaine suivante avec les partenaires sociaux, en vue d’un projet de loi qui devra être adopté « avant la fin de l’hiver ». Un calendrier resserré, mais tout de même moins que l’hypothèse d’un amendement au budget de la Sécurité sociale, qui avait provoqué une levée de boucliers des syndicats.
Cette nouvelle concertation sur les retraites a été favorablement accueillie par les syndicats, unanimement opposés à un « passage en force » cet automne. Ils ont cependant précisé attendre désormais que l’exécutif fasse preuve de « loyauté ».
La CFDT continuera, par ailleurs, de participer au Conseil national de la refondation (CNR), formé à l’initiative d’Emmanuel Macron, a dit M. Berger. Et « comme tous les autres syndicats », la CFDT ne prendra pas part à la marche contre la vie chère le 16 octobre, organisée par La France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), Europe écologie-Les Verts (EELV), et d’autres organisations. « Il ne faut pas confondre démarche politique et action syndicale », selon le responsable de la CFDT.